Au lendemain du meurtre tragique d’une surveillante devant un collège de Nogent (Haute-Marne), poignardée à plusieurs reprises par un élève de troisième lors d’un contrôle aléatoire des sacs, l’exécutif a réagi avec une série d’annonces marquant la gravité de l’événement. Une minute de silence sera observée dans tous les établissements scolaires ce jeudi à midi, a annoncé la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne. Ce temps de recueillement a déjà été respecté mardi après-midi par les députés, avant la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
Un drame qui secoue l’institution scolaire
L’attaque s’est produite lundi matin devant le collège de Nogent, dans le département de la Haute-Marne, lors d’un contrôle des sacs d’élèves. L’auteur présumé, un adolescent de 15 ans scolarisé en classe de troisième, a été interpellé sur place. La victime, une surveillante âgée d’une trentaine d’années, est décédée des suites de ses blessures. Ce drame remet en lumière la question de la sécurité dans les établissements scolaires et la circulation d’armes blanches chez les jeunes.
La classe politique s’est rapidement mobilisée suite à cet évènement. Une minute de silence a été respectée dans l’hémicycle mardi, tandis que plusieurs élus ont appelé à des mesures concrètes pour renforcer la sécurité dans les établissements scolaires.
Interdiction de vente de couteaux aux mineurs et expérimentation des portiques de détection
Dès mardi soir, le Premier ministre François Bayrou a annoncé l’interdiction immédiate de la vente de couteaux aux mineurs. Cette mesure sera formalisée par un arrêté à paraître dans les quinze jours. Elle viendra compléter la réglementation encadrant les armes de catégorie D, qui regroupent notamment les armes blanches vendues librement mais interdites aux mineurs
Outre l’interdiction des couteaux, le gouvernement souhaite aller plus loin en expérimentant des portiques de détection d’armes à l’entrée des établissements scolaires. Cette mesure, évoquée dès mardi par François Bayrou, vise à prévenir les intrusions d’armes dans les enceintes scolaires. Elle reste toutefois controversée : certains y voient une réponse nécessaire, d’autres s’inquiètent d’une surenchère sécuritaire dans un cadre éducatif.
Cependant, la mise en place de portiques pose plusieurs questions : leur efficacité, leur coût, et leur acceptabilité par les communautés éducatives. Si le gouvernement évoque une phase d’expérimentation, aucune date précise n’a encore été annoncée, ni le nombre d’établissements concernés. Le débat s’annonce vif dans les semaines à venir, au sein de la représentation nationale comme sur le terrain.