Emmanuel Macron veut renforcer la réserve pour faire face aux menaces avec un service militaire volontaire

Alors que le conflit en Ukraine continue de bouleverser les équilibres stratégiques en Europe, Emmanuel Macron envisage la création d’un nouveau service militaire fondé sur le volontariat.

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Emmanuel Macronn, le 9 juin 2024, a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale / Elysée
Emmanuel Macronn, le 9 juin 2024, a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale / Elysée

Devant une « menace durable » incarnée par la Russie, Emmanuel Macron a affirmé que la France devait rester une nation capable de se mobiliser en cas de crise grave. C’est dans cet esprit que le chef de l’État a évoqué un futur service militaire volontaire, destiné aux jeunes majeurs et pensé comme un levier à la fois de défense et de cohésion. Ce dispositif, qui viendrait prolonger et transformer l’actuel Service militaire volontaire (SMV) mis en place en 2015, offrirait une formation de base à caractère militaire, pouvant déboucher sur un engagement plus long ou une intégration dans la réserve.

La guerre en Ukraine a rappelé, selon les autorités militaires, que les combats sont gagnés par les armées, mais que ce sont les nations, plus larges, plus profondes, qui gagnent les guerres. Le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre, insiste ainsi sur l’importance de renforcer la complémentarité entre militaires d’active, réservistes et volontaires, en vue de constituer une force mixte, réactive et dimensionnée pour faire face à l’imprévu.

Renforcer les effectifs sans passer par une conscription obligatoire

Actuellement, les effectifs des forces françaises s’établissent autour de 200 000 militaires d’active et 47 000 réservistes. L’ambition fixée à l’horizon 2030 est d’atteindre 210 000 militaires professionnels et 80 000 réservistes, ce qui nécessite d’augmenter significativement les capacités de recrutement et de formation. Le futur service volontaire, s’il est mis en place, permettrait d’apporter une réponse partielle à ce besoin de masse.

Les premières estimations évoquent un volume compris entre 10 000 et 50 000 jeunes engagés chaque année, mais les contours du projet restent flous. Sa durée, son financement, son organisation concrète ne sont pas encore fixés, et les arbitrages politiques devraient être rendus à l’automne. Ce flou ne remet pas en cause l’intention stratégique, mais il traduit la complexité d’un projet qui entend répondre à la fois à des impératifs opérationnels et à des enjeux sociaux.