La fête devait être joyeuse, elle s’est terminée dans l’horreur. À Tournefeuille, en périphérie de Toulouse, une fillette de trois ans est morte dans la nuit de vendredi à samedi des suites de graves blessures subies lundi 7 juillet sur un toboggan installé lors de la fête foraine. L’information, communiquée par le parquet de Toulouse, a bouleversé la commune.
Ce jour-là, la fillette descendait le toboggan avec son oncle âgé de seize ans. La chaîne interdisant l’accès venait tout juste d’être enlevée par l’exploitant, annonçant la réouverture de l’attraction. Pourtant, un élément crucial n’avait pas été retiré : une barrière métallique, plus bas sur la descente, restait en place. Ils l’ont heurtée de plein fouet.
Transportée en urgence, grièvement blessée, l’enfant avait été placée en soins intensifs, dans un état critique. Malgré les efforts du personnel médical et les jours passés dans l’attente d’un signe d’amélioration, elle n’a pas survécu.
Le propriétaire du manège mis en examen
Le propriétaire du manège avait déjà été mis en examen mercredi pour « blessures involontaires aggravées par manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence« , et placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’exercer sa profession. Avec le décès de l’enfant, cette qualification va évoluer : « Le chef de mise en examen sera nécessairement modifié en homicide involontaire aggravé dans les prochains jours« , a confirmé le procureur de la République de Toulouse, David Charmatz.
Le maire de Tournefeuille a exprimé son émotion : « Depuis ce jour, sa famille et ses proches vivaient dans l’attente, suspendus aux nouvelles médicales, portés par l’espoir. Aujourd’hui, c’est la douleur qui domine. Il n’existe pas de mots pour dire l’inacceptable. » Il a également salué l’intervention rapide et le professionnalisme des équipes mobilisées, depuis les services municipaux jusqu’aux pompiers et secouristes. Le choc est immense. Dans les rues de la ville, la tristesse est visible, presque palpable. Devant l’entrée de la fête, des fleurs, des bougies, des peluches sont venues s’accumuler. Des familles s’arrêtent, parfois en silence, parfois en larmes.
Un défaut de sécurité
Les premiers éléments de l’enquête, confiée à la gendarmerie, pointent un défaut de sécurité majeur dans la remise en service du toboggan. Dans ce type de situation, la justice devra évaluer le niveau de responsabilité de l’exploitant.
L’instruction se poursuit. D’autres auditions sont prévues, ainsi que des expertises techniques sur les conditions d’exploitation du manège et le déroulement exact de l’accident. Le parquet, lui, reste en veille.
