Suicide d’Evaëlle : l’enseignante relaxée des poursuites pour des faits de harcèlement sur l’enfant de 11 ans

L’enseignante était poursuivie pour harcèlement moral, soupçonnée d’avoir contribué au mal-être de l’adolescente. Ce jeudi 10 avril, le tribunal correctionnel a prononcé la relaxe de la professeure de français d’Evaëlle, une élève de 11 ans qui s’est suicidée le 21 juin 2019.

Evaëlle Dupuis, 11 ans, s'est suicidée suite au harcèlement scolaire © DÉCHIFFREUR / DB
Evaëlle Dupuis, 11 ans, s'est suicidée suite au harcèlement scolaire © DÉCHIFFREUR / DB

Ce jeudi 10 avril, le tribunal correctionnel de Pontoise a prononcé la relaxe de la professeure de français d’Evaëlle, une élève de 11 ans qui s’est suicidée le 21 juin 2019. L’enseignante était poursuivie pour harcèlement moral, soupçonnée d’avoir contribué au mal-être de l’adolescente.

Le parquet avait requis 18 mois de prison avec sursis ainsi qu’une l’interdiction d’exercer à l’encontre de Pascale L., l’ancienne enseignante d’Evaëlle. L’enseignante était accusée de harcèlement moral à son encontre et encourait 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende. Initialement mise en examen pour « homicide involontaire » , l’enseignante avait obtenu un non-lieu, la juge considérant qu’il n’était pas « possible de déterminer les éléments précis ayant conduit (au) décès » de la pré-adolescente, qui faisait face à de nombreuses difficultés relationnelles.

Elle a été relaxée ce jour par le tribunal correctionnel de Pontoise. La présidente indique qu’il n’y a pas d’éléments permettant d’entrer en voie de condamnation, les faits n’étant pas établis. À l’issue de la lecture de la décision, les parents ont annoncé faire appel de cette décision et se disent « révoltés ».

La professeure se défend des accusations

Au long du procès, la professeure de français était accusée d’avoir dégradé les conditions de vie d’Evaëlle. en l’isolant, en l’humiliant devant ses camarades de classe et en créant un environnement scolaire hostile pour la jeune fille. La présidente du tribunal a relaté les faits reprochés à l’enseignante : « Pourquoi l’avoir isolée au dernier rang, cette jeune-fille ? » L’enseignante avait alors expliqué qu’elle avait pris cette décision dans le but de protéger Evaëlle des élèves qui pouvaient être violents avec elle.

Le moment le plus marquant du procès reste probablement l’incident survenu lors d’une « heure de vie de classe » où l’enseignante aurait demandé à ses élèves de dire à voix haute les remarques et critiques envers Evaëlle, qui a été contrainte de répondre sous la pression de ses camarades. Les témoignages évoquent une scène où l’adolescente pleurait, alors que la professeure lui ordonnait de parler. L’enseignante a reconnu lors du procès avoir eu des paroles mal choisies, notamment lorsqu’elle a dit : « Arrête de pleurer« , et a exprimé son regret de ne pas avoir agi autrement. « Ce n’était pas dans le but de la mettre en difficulté, mais d’améliorer la relation dans la classe« , a justifié la professeure.