« Skinnytok » : la promotion de la maigreur extrême sur TikTok dans le viseur des autorités

La ministre du Numérique Clara Chappaz a saisi l’Arcom et la Commission européenne à propos de la tendance « Skinnytok », qu’elle juge dangereuse pour la santé mentale et physique des jeunes. Le phénomène, qui glorifie la maigreur extrême sur TikTok, suscite l’inquiétude croissante des pouvoirs publics.

TikTok, une application qui revendique 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis / DR
TikTok, une application qui revendique 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis / DR

La tendance dite « Skinnytok », contraction de skinny (« maigre ») et TikTok, alerte désormais les autorités françaises et européennes. Sur la plateforme aux vidéos courtes prisée des adolescents, cette mouvance promeut des contenus liés à la perte de poids excessive, souvent incarnés par de jeunes femmes. Face à ce qu’elle qualifie de dérive « inadmissible », la ministre en charge du Numérique, Clara Chappaz, a annoncé avoir saisi l’Arcom, le régulateur des médias, ainsi que la Commission européenne.

Une action pour protéger les mineurs

Dans une vidéo publiée sur LinkedIn, la ministre a réaffirmé son engagement à faire de la protection des mineurs en ligne une priorité. « Je ne laisserai pas les plateformes fuir leurs responsabilités », a-t-elle déclaré, s’adressant directement aux géants du numérique. Clara Chappaz appelle notamment TikTok à renforcer ses dispositifs de modération et de prévention face à ce contenu qu’elle considère comme dangereux.

L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a confirmé s’être « d’ores et déjà saisie du sujet », invoquant un risque potentiel de santé publique. Elle entend désormais rassembler des éléments pour évaluer l’ampleur du phénomène en France et vérifier les mesures prises par TikTok pour y faire face.

Jusqu’à présent, TikTok a simplement apposé un bandeau de prévention au-dessus des publications contenant le mot-clé « skinny », renvoyant vers une page d’information sur les troubles de l’alimentation. Une réponse jugée insuffisante par les autorités.