Depuis quelques jours, de nombreux utilisateurs de l’application TikTok, et en particulier des jeunes, partagent des vidéos qui montrent leur «perte d’étincelle». À travers des images contrastées publiées sur le réseau social, les jeunes dévoilent une perte de vitalité, de sourire et d’énergie. En l’espace de quelques jours, cette tendance n’a cessé de se répandre et totalise déjà plus de dix-sept mille publications, des millions de vues et des centaines de milliers de «j’aime».
Le sujet de la santé mentale sur la table
Si la tendance de la «perte d’étincelle» permet d’aborder la question de la santé mentale, elle soulève également de vives inquiétudes selon des professionnels de santé mentale. La rapidité avec laquelle la tendance s’est propagé et le nombre de vues et de likes qu’il génère posent la question de la banalisation du mal-être sur les réseaux sociaux. Les professionnels de santé mentale mettent en garde contre la surconsommation de ces contenus, soulignant que les réseaux sociaux ne peuvent pas remplacer un accompagnement thérapeutique adapté.
La «perte d’étincelle» est devenue un terme utilisé pour décrire leur état émotionnel. Derrière cette expression, se cache une souffrance intérieure souvent liée à la dépression, à l’anxiété ou à d’autres troubles psychologiques.
TikTok va devoir rendre des comptes
TikTok, le réseau social va devoir rendre des comptes auprès des autorités françaises. Le jeudi 13 mars, l’Assemblée nationale a voté en faveur de la création d’une commission d’enquête pour étudier les effets psychologiques produits par TikTok, notamment chez ses utilisateurs mineurs.
Constituée de trente parlementaires, cette commission va avoir six mois pour mener ses travaux de recherche et procéder à des auditions, avant de remettre un rapport à la présidente de l’Assemblée nationale. Selon Laure Miller, députée (Ensemble pour la République) et rapporteuse de cette proposition de résolution transpartisane, l’objectif est double : d’une part, établir un lien direct entre l’usage de TikTok et la dégradation de la santé mentale des jeunes, et d’autre part, identifier les leviers juridiques que les législateurs français peuvent actionner pour mieux protéger les enfants et adolescents face aux effets de ces plateformes.