Deux ans après la disparition d’Émile au Vernet, ses parents prennent la parole dans une lettre

Deux ans jour pour jour après la disparition d’Émile Soleil, ses parents, Marie et Colomban, ont transmis un communiqué à RTL. Pour la première fois depuis ce jour où tout a basculé, ils s’expriment publiquement.

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© Emile Soleil au Haut-Vernet (illustration) © DR
© Emile Soleil au Haut-Vernet (illustration) © DR

Le 8 juillet 2023, leur fils Émile, âgé de deux ans, disparaissait dans le hameau du Haut-Vernet, chez ses grands-parents. À l’époque, les recherches, dont le dispositif déployé était conséquent, n’avaient rien donné. Ce n’est qu’en mars 2024 que des restes osseux, plus tard identifiés comme ceux de l’enfant, ont été découverts à proximité du lieu de sa disparition. Depuis, les circonstances exactes de la mort restent à ce jour inconnues.

Une prise de parole pour dénoncer ce qu’ils ont vécu

Dans leur lettre, ses parents évoquent cette « angoisse » qui aurait pu les anéantir, mais qu’ils ont, contre toute attente, traversée. Ils parlent d’un poids permanent, impossible à nommer, qui n’a pas disparu mais qu’il leur faut porter. Ils disent avoir été contraints de se taire, tout en étant constamment scrutés. « Rien ne nous aura été épargné », écrivent-ils. Ils évoquent les regards intrusifs, les articles, les commentaires, les jugements. Leur passé, leur foi, leurs opinions supposées : tout a été mis sur la table. Et leurs proches aussi, disent-ils, ont été traînés « dans la boue », visés, épiés, calomniés. Même leur intimité, dans leur maison, n’était plus à eux.

Malgré l’épreuve, malgré les assauts, ils racontent s’être tenus debout, portés, écrivent-ils, par ceux qui ont offert « un amour gratuit », des gestes discrets, des prières, de la présence. C’est à cela qu’ils s’accrochent. Et c’est ainsi, dans ce lien invisible, qu’ils continuent à faire vivre Émile : dans les récits qu’ils transmettent à ses frères et sœurs, dans la parole qu’ils lui adressent encore, dans les visites à sa tombe. Ils ne cessent pas de l’aimer. Et ils l’écrivent simplement : ils l’aimeront jusqu’à le retrouver.

Une enquête toujours en cours

Depuis la découverte des ossements en mars, l’enquête judiciaire reste ouverte. Confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille, elle n’a, pour l’heure, pas permis de déterminer les causes réelles de la mort. Aucun suspect n’a été identifié, aucune piste n’est officiellement privilégiée.

L’avocate du grand-père d’Émile, Me Isabelle Colombani, a déclaré que la piste intrafamiliale était désormais « fermée«, les charges n’étaient pas suffisantes pour justifier une mise en examen, et aucune preuve directe n’a pu être établie contre eux. Cependant, dans une prise de parole antérieure, datée du 27 mars, le magistrat avait indiqué que cette piste n’était « pas refermée », précisant que tous les scénarios restaient étudiés. Cette nuance illustre bien la prudence qui entoure ce dossier, où chaque hypothèse est manipulée avec retenue, faute de certitudes.

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