Décès du streamer Jean Pormanove : l’autopsie du corps prévue jeudi, des auditions et saisies effectuées

Le procureur de Nice a annoncé ce mercredi qu’une autopsie sera réalisée jeudi matin sur le corps du streamer Jean Pormanove, décédé lundi lors d’un direct sur la plate-forme Kick. L’enquête, confiée à la police judiciaire de Nice, progresse avec des auditions et des saisies de matériel. La plate-forme a, de son côté, annoncé des bannissements et une révision de ses contenus francophones.

Le streamer français Jean Pormanove, suivi par plus de 500 000 internautes, est décédé (Illustration) © DECHIFFREUR (DA) / JEAN PORMANOVE / KICK
Le streamer français Jean Pormanove, suivi par plus de 500 000 internautes, est décédé (Illustration) © DECHIFFREUR (DA) / JEAN PORMANOVE / KICK

Raphaël Graven, connu sous les pseudos « Jean Pormanove » ou « JP », est mort dans la nuit de dimanche à lundi à Contes, au nord de Nice, après plus de douze jours de diffusion en continu. Le procureur de Nice, Damien Martinelli, a précisé mercredi que « Plusieurs auditions de personnes présentes au moment du décès ont été faites sans qu’à ce stade elles permettent de donner une orientation quant aux causes de celui-ci », en indiquant également que « de nombreuses saisies de matériels et vidéos ont été réalisées afin notamment de préciser les faits intervenus en amont du décès et susceptibles d’avoir pu contribuer à celui-ci ».

Une enquête antérieure déjà en cours

Cette affaire est dans la continuité d’une enquête ouverte dès décembre 2024, à la suite d’une enquête de Mediapart décrivant des vidéos où des personnes vulnérables étaient exposées à des violences et humiliations, parfois encouragées par des spectateurs moyennant de l’argent. Dans ce cadre, NarutoVie et Safine avaient été placés en garde à vue début janvier, tandis que Jean Pormanove et Coudoux contestaient toute situation de victime. Ils affirmaient alors que ces scènes relevaient de mises en scène destinées à générer de l’audience et des revenus.

Interrogés par les enquêteurs, Jean Pormanove avait alors évoqué des revenus allant jusqu’à 6 000 euros par mois grâce à une société qu’il avait constituée pour contractualiser avec les plates-formes. Coudoux mentionnait de son côté des sommes pouvant atteindre 2 000 euros par mois. Tous deux soutenaient être libres de leurs décisions, déclaraient ne pas avoir subi de blessures et refusaient un examen médical ou psychiatrique.

La réaction tardive de Kick

La plate-forme australienne Kick a annoncé mercredi dans une publication X (ex-Twitter), avoir banni l’ensemble des co-streamers impliqués dans cette affaire en attendant l’issue de l’enquête judiciaire. Elle a également indiqué procéder à une « révision complète » de ses contenus en langue française et affirme coopérer pleinement avec les autorités françaises.

Benjamin Reglat