Le tribunal correctionnel de Paris a condamné six personnes, ce mercredi 30 avril, pour des faits de cyberharcèlement moral aggravé et de menaces de mort à caractère antisémite. Ces délits ont été commis sur les plateformes Instagram, Telegram et WhatsApp, à l’encontre de l’influenceuse et femme d’affaires Magali Berdah.
Les peines prononcées vont de six mois de prison avec sursis à huit mois ferme, des peines aménageables. À cela s’ajoutent des amendes de 300 à 500 euros, l’obligation de suivre un stage de citoyenneté, une interdiction de contact avec la victime pendant trois ans, ainsi que le versement collectif de 10 000 euros à Magali Berdah au titre des dommages et intérêts.
Des injures suite à une publication en soutien à Israél
L’affaire trouve son origine dans la publication, le 8 octobre 2023, d’un message de soutien au peuple israélien par Magali Berdah, accompagné d’une photo d’elle en Israël. Ce message avait été publié au lendemain de l’attaque menée par le Hamas, survenue le 7 octobre. En réaction, Mme Berdah avait reçu un flot de messages injurieux, antisémites et menaçants, certains appelant explicitement à « l’extermination des Juifs », selon les éléments communiqués par ses avocats.
Parmi les six personnes condamnées figurent cinq femmes, toutes absentes à l’audience. Elles étaient âgées de 20 à 48 ans, nées entre 1977 et 2005. Une septième personne, également poursuivie, n’a pas pu comparaître en raison de problèmes de santé et sera jugée ultérieurement.
34 personnes condamnées dans ce dossier
Présente au tribunal, Magali Berdah a exprimé son soulagement à l’issue de l’audience. Ses avocats, Antonin Gravelin-Rodriguez, Rachel-Flore Pardo et David-Olivier Kaminski, ont salué « un jugement important » qui réaffirme que « l’expression de la haine antisémite n’a sa place nulle part, y compris sur les réseaux sociaux ».
Les conseils de l’agente d’influenceurs ont rappelé que 34 personnes ont désormais été condamnées dans ce dossier, en lien avec la vaste campagne de harcèlement dont Magali Berdah a été la cible. « Le combat continue », ont-ils ajouté.
Un contexte de harcèlement numérique massif
Le nom de Magali Berdah est associé à une vaste affaire de cyberharcèlement, amorcée en 2022. Elle a notamment porté plainte contre le rappeur Booba, accusé d’avoir initié une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux à son encontre. Cette affaire, toujours en cours, a déjà donné lieu, en mars 2024, à la condamnation de 28 autres personnes, dont 14 à des peines allant jusqu’à un an de prison ferme.