Attaques contre des prisons : 21 suspects présentés à la justice pour criminalité organisée

Vingt-et-un suspects sont présentés ce vendredi à des juges d'instruction à Paris dans le cadre d’une enquête liée à une série d’attaques ciblant des établissements pénitentiaires et des agents de l’administration.

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Barbelés installés sur les façades des prisons (illustration) © David Levinson / LUPXL
Barbelés installés sur les façades des prisons (illustration) © David Levinson / LUPXL

Le parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé se dessaisir au profit de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), requalifiant les faits dans le champ de la criminalité organisée, écartant tout lien avec une entreprise terroriste.

Entre le lundi 28 avril et le mercredi 30 avril, une vaste opération policière a conduit à l’interpellation de 30 individus dans plusieurs régions de France. L’intervention, coordonnée à l’échelle nationale, visait un réseau soupçonné d’organiser des actions violentes contre des structures pénitentiaires et leur personnel. Sur les 30 personnes arrêtées, 21 sont présentées ce vendredi à la justice en vue de leur mise en examen. Sept gardes à vue ont été levées sans poursuites à ce stade de la procédure.

Une enquête désormais axée sur la grande criminalité organisée

Initialement saisie, la section antiterroriste du parquet national s’est dessaisie de l’affaire au profit de la Junalco. Dans un communiqué commun, les deux institutions judiciaires ont affirmé que les éléments réunis ne permettent pas de retenir la qualification de terrorisme. Ni la présence d’une idéologie radicale violente ni l’influence d’acteurs étrangers n’ont été confirmées, malgré des investigations poussées. En revanche, les faits s’inscrivent clairement dans le cadre de la grande criminalité organisée, selon les magistrats.

Parmi les suspects figure une personne considérée comme le créateur du premier canal Telegram nommé DDPF (« Défense des prisonniers français »), utilisé pour relayer des messages de soutien aux détenus et, selon les enquêteurs, pour coordonner certaines actions violentes. Ce suspect serait également proche de la DZ Mafia, un groupe connu des services de police pour son implication dans diverses activités criminelles. L’analyse des communications et des déplacements des mis en cause a contribué à établir des liens entre les attaques récentes et ce réseau structuré.

Des attaques ciblées contre les prisons et les agents pénitentiaires

Les faits visés concernent plusieurs actions coordonnées contre des établissements pénitentiaires et des personnels de l’administration. Bien que les détails précis sur la nature des attaques n’aient pas encore été rendus publics, les autorités évoquent des actes violents susceptibles de perturber le bon fonctionnement des institutions carcérales. Ces agressions surviennent dans un climat déjà tendu, marqué par des alertes régulières sur la sécurité des établissements de détention.

La suite de la procédure judiciaire dépendra de la qualification retenue par les juges d’instruction. Si les faits sont confirmés comme relevant de la grande criminalité organisée, les mis en cause encourent de lourdes peines, en fonction de leur degré d’implication. La Junalco mène désormais les investigations, qui devraient se poursuivre dans les prochaines semaines afin d’élucider les responsabilités précises et d’identifier d’éventuelles ramifications du réseau.

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