Sous les ors du Palais Bourbon, le scrutin s’est joué à peu de chose. 271 députés ont voté pour la censure, alors qu’il en fallait 289 pour renverser le gouvernement. Les groupes de La France insoumise, du Parti communiste, des écologistes et du Rassemblement national avaient fait bloc contre l’exécutif. En revanche, Les Républicains et surtout le Parti socialiste ont préféré laisser une chance au Premier ministre, tout juste nommé. Cette première épreuve parlementaire aura donc tourné en faveur de Sébastien Lecornu, mais sans effacer les fractures politiques. Une seconde motion de censure, déposée par le RN, devait être examinée plus tard dans la matinée, sans réel suspense : la gauche a déjà annoncé qu’elle ne s’y associerait pas. Le compromis socialiste autour de la réforme des retraites Le Parti socialiste a justifié son choix par une concession majeure obtenue du gouvernement : la suspension de la réforme des retraites. À la tribune, le député Laurent Baumel a expliqué qu’il ne s’agissait « en aucun cas d’un pacte de non-censure » pour l’avenir. Selon lui, la survie du gouvernement dépend désormais de la mise en œuvre réelle de cette promesse. « La pérennité même de votre gouvernement est suspendue à l’effectivité de la suspension de la réforme des retraites, et il n’y aura pas d’entourloupe ni de manœuvre », a-t-il averti. En réponse, Sébastien Lecornu a appelé les députés à « un moment de vérité entre ordre républicain et désordre », tout en assurant qu’il ne recourrait pas au 49.3 pour faire adopter le budget. Un signal adressé à ceux qui redoutaient une manœuvre autoritaire. Des oppositions divisées sur la stratégie Les débats ont mis en lumière une opposition éclatée. Aurélie Trouvé, pour La France insoumise, a dénoncé une suspension « en trompe-l’œil », accusant le gouvernement de chercher à gagner du temps. Elle a interpellé directement les socialistes : « Vous tous qui avez été élus pour abroger cette réforme, allez-vous vraiment vous laisser abuser ? » À l’extrême droite, Marine Le Pen a fustigé une droite qu’elle juge « dissoute dans le socialisme ». Elle a dénoncé un front d’élus « unis par la peur de l’élection », se disant prête à une future dissolution de l’Assemblée « avec impatience ». Chez Les Républicains, la ligne défendue par Laurent Wauquiez a été de ne pas censurer « au nom de l’intérêt national », afin de permettre à la France de disposer d’un budget. Une position que François-Xavier Bellamy, eurodéputé proche du président du parti, a publiquement contestée. Une réforme suspendue mais pas abrogée Le cœur du compromis repose sur une suspension, non une suppression. La mesure doit être inscrite dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Mais pour qu’elle devienne effective, le texte devra être adopté, possiblement avec les voix du PS. Les Insoumis, les écologistes et les communistes s’y opposent, dénonçant un budget comportant des économies jugées “inacceptables”, notamment le gel des prestations sociales et le doublement des franchises médicales. Le PS, lui, affirme vouloir faire évoluer ces dispositions lors des débats parlementaires, tout en maintenant la pression sur le gouvernement. En cas d’échec, le premier secrétaire Olivier Faure a rappelé qu’un texte budgétaire spécial serait alors nécessaire, maintenant ainsi le rapport de force avec l’exécutif. Une bataille budgétaire sous haute tension Le projet de loi de finances 2025, présenté mardi en Conseil des ministres, prévoit environ 30 milliards d’euros d’efforts budgétaires. La commission des Finances commencera ses travaux lundi, avant un passage en séance plénière vendredi prochain. La séquence s’annonce complexe : la gauche est divisée, la majorité présidentielle fragilisée, et les délais sont particulièrement serrés. Le socialiste Laurent Baumel a d’ores et déjà demandé au gouvernement de faire de nouvelles concessions sur la trajectoire financière, la justice sociale et le pouvoir d’achat. Même au sein du camp présidentiel, des réserves apparaissent. Paul Christophe (Horizons) a jugé la suspension de la réforme « déconnectée de la réalité démographique et financière », avertissant que son groupe ne voterait pas « n’importe quel texte »
Sous les ors du Palais Bourbon, le scrutin s’est joué à peu de chose. 271 députés ont voté pour la censure, alors qu’il en fallait 289 pour renverser le gouvernement. Les groupes de La France insoumise, du Parti communiste, des écologistes et du Rassemblement national avaient fait bloc contre l’exécutif. En revanche, Les Républicains et surtout le Parti socialiste ont préféré laisser une chance au Premier ministre, tout juste nommé. Cette première épreuve parlementaire aura donc tourné en faveur de Sébastien Lecornu, mais sans effacer les fractures politiques. Une seconde motion de censure, déposée par le RN, devait être examinée plus tard dans la matinée, sans réel suspense : la gauche a déjà annoncé qu’elle ne s’y associerait pas. Le compromis socialiste autour de la réforme des retraites Le Parti socialiste a justifié son choix par une concession majeure obtenue du gouvernement : la suspension de la réforme des retraites. À la tribune, le député Laurent Baumel a expliqué qu’il ne s’agissait « en aucun cas d’un pacte de non-censure » pour l’avenir. Selon lui, la survie du gouvernement dépend désormais de la mise en œuvre réelle de cette promesse. « La pérennité même de votre gouvernement est suspendue à l’effectivité de la suspension de la réforme des retraites, et il n’y aura pas d’entourloupe ni de manœuvre », a-t-il averti. En réponse, Sébastien Lecornu a appelé les députés à « un moment de vérité entre ordre républicain et désordre », tout en assurant qu’il ne recourrait pas au 49.3 pour faire adopter le budget. Un signal adressé à ceux qui redoutaient une manœuvre autoritaire. Des oppositions divisées sur la stratégie Les débats ont mis en lumière une opposition éclatée. Aurélie Trouvé, pour La France insoumise, a dénoncé une suspension « en trompe-l’œil », accusant le gouvernement de chercher à gagner du temps. Elle a interpellé directement les socialistes : « Vous tous qui avez été élus pour abroger cette réforme, allez-vous vraiment vous laisser abuser ? » À l’extrême droite, Marine Le Pen a fustigé une droite qu’elle juge « dissoute dans le socialisme ». Elle a dénoncé un front d’élus « unis par la peur de l’élection », se disant prête à une future dissolution de l’Assemblée « avec impatience ». Chez Les Républicains, la ligne défendue par Laurent Wauquiez a été de ne pas censurer « au nom de l’intérêt national », afin de permettre à la France de disposer d’un budget. Une position que François-Xavier Bellamy, eurodéputé proche du président du parti, a publiquement contestée. Une réforme suspendue mais pas abrogée Le cœur du compromis repose sur une suspension, non une suppression. La mesure doit être inscrite dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Mais pour qu’elle devienne effective, le texte devra être adopté, possiblement avec les voix du PS. Les Insoumis, les écologistes et les communistes s’y opposent, dénonçant un budget comportant des économies jugées “inacceptables”, notamment le gel des prestations sociales et le doublement des franchises médicales. Le PS, lui, affirme vouloir faire évoluer ces dispositions lors des débats parlementaires, tout en maintenant la pression sur le gouvernement. En cas d’échec, le premier secrétaire Olivier Faure a rappelé qu’un texte budgétaire spécial serait alors nécessaire, maintenant ainsi le rapport de force avec l’exécutif. Une bataille budgétaire sous haute tension Le projet de loi de finances 2025, présenté mardi en Conseil des ministres, prévoit environ 30 milliards d’euros d’efforts budgétaires. La commission des Finances commencera ses travaux lundi, avant un passage en séance plénière vendredi prochain. La séquence s’annonce complexe : la gauche est divisée, la majorité présidentielle fragilisée, et les délais sont particulièrement serrés. Le socialiste Laurent Baumel a d’ores et déjà demandé au gouvernement de faire de nouvelles concessions sur la trajectoire financière, la justice sociale et le pouvoir d’achat. Même au sein du camp présidentiel, des réserves apparaissent. Paul Christophe (Horizons) a jugé la suspension de la réforme « déconnectée de la réalité démographique et financière », avertissant que son groupe ne voterait pas « n’importe quel texte »
Sous les ors du Palais Bourbon, le scrutin s’est joué à peu de chose. 271 députés ont voté pour la censure, alors qu’il en fallait 289 pour renverser le gouvernement. Les groupes de La France insoumise, du Parti communiste, des écologistes et du Rassemblement national avaient fait bloc contre l’exécutif. En revanche, Les Républicains et surtout le Parti socialiste ont préféré laisser une chance au Premier ministre, tout juste nommé. Cette première épreuve parlementaire aura donc tourné en faveur de Sébastien Lecornu, mais sans effacer les fractures politiques. Une seconde motion de censure, déposée par le RN, devait être examinée plus tard dans la matinée, sans réel suspense : la gauche a déjà annoncé qu’elle ne s’y associerait pas. Le compromis socialiste autour de la réforme des retraites Le Parti socialiste a justifié son choix par une concession majeure obtenue du gouvernement : la suspension de la réforme des retraites. À la tribune, le député Laurent Baumel a expliqué qu’il ne s’agissait « en aucun cas d’un pacte de non-censure » pour l’avenir. Selon lui, la survie du gouvernement dépend désormais de la mise en œuvre réelle de cette promesse. « La pérennité même de votre gouvernement est suspendue à l’effectivité de la suspension de la réforme des retraites, et il n’y aura pas d’entourloupe ni de manœuvre », a-t-il averti. En réponse, Sébastien Lecornu a appelé les députés à « un moment de vérité entre ordre républicain et désordre », tout en assurant qu’il ne recourrait pas au 49.3 pour faire adopter le budget. Un signal adressé à ceux qui redoutaient une manœuvre autoritaire. Des oppositions divisées sur la stratégie Les débats ont mis en lumière une opposition éclatée. Aurélie Trouvé, pour La France insoumise, a dénoncé une suspension « en trompe-l’œil », accusant le gouvernement de chercher à gagner du temps. Elle a interpellé directement les socialistes : « Vous tous qui avez été élus pour abroger cette réforme, allez-vous vraiment vous laisser abuser ? » À l’extrême droite, Marine Le Pen a fustigé une droite qu’elle juge « dissoute dans le socialisme ». Elle a dénoncé un front d’élus « unis par la peur de l’élection », se disant prête à une future dissolution de l’Assemblée « avec impatience ». Chez Les Républicains, la ligne défendue par Laurent Wauquiez a été de ne pas censurer « au nom de l’intérêt national », afin de permettre à la France de disposer d’un budget. Une position que François-Xavier Bellamy, eurodéputé proche du président du parti, a publiquement contestée. Une réforme suspendue mais pas abrogée Le cœur du compromis repose sur une suspension, non une suppression. La mesure doit être inscrite dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Mais pour qu’elle devienne effective, le texte devra être adopté, possiblement avec les voix du PS. Les Insoumis, les écologistes et les communistes s’y opposent, dénonçant un budget comportant des économies jugées “inacceptables”, notamment le gel des prestations sociales et le doublement des franchises médicales. Le PS, lui, affirme vouloir faire évoluer ces dispositions lors des débats parlementaires, tout en maintenant la pression sur le gouvernement. En cas d’échec, le premier secrétaire Olivier Faure a rappelé qu’un texte budgétaire spécial serait alors nécessaire, maintenant ainsi le rapport de force avec l’exécutif. Une bataille budgétaire sous haute tension Le projet de loi de finances 2025, présenté mardi en Conseil des ministres, prévoit environ 30 milliards d’euros d’efforts budgétaires. La commission des Finances commencera ses travaux lundi, avant un passage en séance plénière vendredi prochain. La séquence s’annonce complexe : la gauche est divisée, la majorité présidentielle fragilisée, et les délais sont particulièrement serrés. Le socialiste Laurent Baumel a d’ores et déjà demandé au gouvernement de faire de nouvelles concessions sur la trajectoire financière, la justice sociale et le pouvoir d’achat. Même au sein du camp présidentiel, des réserves apparaissent. Paul Christophe (Horizons) a jugé la suspension de la réforme « déconnectée de la réalité démographique et financière », avertissant que son groupe ne voterait pas « n’importe quel texte »