Rachida Dati visée par une enquête sur la non-déclaration présumée de bijoux de luxe à la HATVP

Déjà renvoyée devant la justice dans l’affaire Renault-Nissan, l’ancienne ministre de la Justice et candidate LR à la mairie de Paris se retrouve au cœur d’une nouvelle procédure, cette fois pour omission supposée de bijoux dans ses déclarations de patrimoine.

Rachida Dati à la Commission européenne en 2009. (Illustration) © NIKEUSH/WIKIMEDIA
Rachida Dati à la Commission européenne en 2009. (Illustration) © NIKEUSH/WIKIMEDIA

Le parquet de Paris a confirmé mardi l’ouverture d’une enquête sur la non-déclaration présumée de bijoux de grande valeur par Rachida Dati. La procédure, confiée à la brigade financière et anticorruption de la police judiciaire, fait suite à plusieurs signalements transmis à la justice ces derniers mois, notamment par le militant anticorruption Raymond Avrillier et par le sénateur socialiste Rémi Féraud.

Des révélations de la presse à l’origine du dossier

C’est une enquête du quotidien Libération, publiée en avril, qui a mis en lumière une possible omission de 420 000 euros de bijoux dans les déclarations faites à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Or, la réglementation impose aux responsables politiques de déclarer tout bien dont la valeur individuelle dépasse 10 000 euros. Dans la dernière déclaration rendue publique en juin 2024, Mme Dati avait détaillé un patrimoine d’environ 5,6 millions d’euros en biens immobiliers, épargne et assurances-vie, mais sans mentionner de bijoux. Le média en ligne Blast a ensuite avancé une estimation plus élevée, évoquant jusqu’à 600 000 euros. Les avocats de l’intéressée ont contesté ce montant, parlant d’un chiffre « farfelu ».

Face aux accusations, Rachida Dati a fermement nié toute irrégularité. Début mai, elle avait déclaré n’avoir « rien à régulariser », rappelant qu’elle n’avait jamais été mise en défaut dans ses déclarations passées. Elle avait également annoncé son intention de porter plainte pour diffamation à la suite des articles de presse. Les avocats de l’intéressée n’ont pas réagi à l’annonce de l’enquête.

Sollicités par l’AFP après l’annonce de l’enquête, ses avocats n’ont pas souhaité réagir.

Une succession de dossiers judiciaires

Cette nouvelle procédure s’ajoute à d’autres affaires en cours. En juillet, deux juges d’instruction ont décidé de renvoyer Mme Dati devant le tribunal correctionnel, aux côtés de Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d’influence dans le cadre du dossier Renault-Nissan. Une audience de procédure est fixée au 29 septembre, préalable à un procès qui pourrait se tenir après les élections municipales de 2026.

L’ancienne garde des Sceaux a également été signalée pour outrage à magistrat après avoir critiqué les juges à l’annonce de son renvoi. Par ailleurs, un autre signalement reste en cours d’examen par le Parquet national financier. Il concerne des honoraires de près de 300 000 euros que Mme Dati aurait perçus de GDF Suez en 2010-2011, période où elle exerçait comme avocate et eurodéputée. Ses conseils affirment qu’elle n’a jamais représenté l’entreprise et qu’elle a fourni toutes les explications nécessaires.