C’est une décision très attendue dans une affaire qui bouleverse l’industrie musicale. Ce mercredi 2 juillet, à l’issue d’un procès qui a duré près de deux mois, le tribunal a reconnu Sean Combs, plus connu sous les pseudonymes de P. Diddy ou Puff Daddy, coupable de transport à des fins de prostitution. En revanche, il a été déclaré non coupable sur les autres chefs d’inculpation retenus à son encontre, à savoir trafic sexuel, association de malfaiteurs et racket.
L’affaire, très médiatisée, a débuté en septembre 2024 avec l’inculpation formelle du rappeur. Ce procès est l’une des affaires judiciaires les plus marquantes pour l’industrie musicale américaine depuis les poursuites engagées contre R. Kelly.
Des témoignages accablants portés par Cassie Ventura et une plaignante anonyme
Durant l’audience, deux femmes ont occupé une place centrale dans le dossier : Casandra Ventura, chanteuse R&B connue sous le nom de Cassie, et une autre victime présentée sous le pseudonyme « Jane ». Les deux femmes ont décrit des pratiques sexuelles imposées, répétées, et organisées dans des conditions qu’elles ont qualifiées d’ »abusives ».
Elles ont notamment évoqué des séances appelées « freak-offs », au cours desquelles elles étaient contraintes d’avoir des relations avec des hommes prostitués, pendant que l’artiste les observait, se filmait ou se masturbait. Ces faits se seraient déroulés alors que Cassie Ventura était en couple avec P. Diddy, entre 2007 et 2018. En 2023, elle avait déjà déposé une plainte civile l’accusant de viol, ainsi que d’avoir orchestré la soumission à des actes sexuels non consentis.
La stratégie de défense du rappeur
La stratégie adoptée par la défense du rappeur repose sur une remise en question de la crédibilité des plaignantes. L’avocat Marc Agnifilo a soutenu que les accusations étaient motivées par des intérêts financiers. Il a décrit son client comme un entrepreneur noir à succès, indépendant, dont les relations avec les femmes impliquées seraient, selon lui, restées dans le cadre de liaisons amoureuses consenties.
L’avocat a également souligné la complexité de ces relations, rejetant l’idée d’un rapport dominant/domination systématique. Le jury, en rendant un verdict partiellement favorable à l’artiste, a retenu cette ligne de défense sur les accusations les plus graves, tout en actant le caractère illégal de certains agissements, notamment les transports organisés à des fins de prostitution.