Dimanche, près de huit millions de Camerounais choisiront leur prochain président. Dans ce scrutin où Paul Biya, 92 ans, fort de 43 années au pouvoir, reste le grand favori, les équipes adverses rivalisent d’ingéniosité pour capter l’attention. Certaines, semble-t-il, n’ont pas hésité à franchir la ligne rouge. C’est le cas du Social Democratic Front (SDF), parti d’opposition historique, dont une série de clichés a récemment suscité la polémique. Sur les images, on distingue le candidat Joshua Osih faisant face à une marée humaine enthousiaste à Yagoua, dans le nord du pays. Mais à y regarder de plus près, plusieurs visages sont identiques, répétés à l’infini, comme copiés-collés. La journaliste Annie Payep raconte avoir reçu ces photos via WhatsApp, envoyées par le directeur de campagne du parti. « J’ai tout de suite trouvé les images étranges », confie-t-elle à la presse. Après vérification, les traces d’une génération artificielle apparaissent clairement : des incohérences dans les contours, une lumière mal distribuée, et même le logo de Gemini, l’assistant d’intelligence artificielle de Google. La désinformation, un nouvel outil de communication politique Le Mouvement patriotique pour la prospérité du peuple (MP3) s’est lui aussi retrouvé au centre d’une controverse après la publication sur X (anciennement Twitter) d’une photo montrant son candidat, Hiram Iyodi, en plein bain de foule sur un marché. L’image, là encore, avait été produite par une IA générative. Même la vidéo officielle du président Paul Biya, diffusée en ouverture de campagne, contiendrait, selon plusieurs observateurs, des séquences créées artificiellement. Ces pratiques s’inscrivent dans un mouvement plus large. D’après Destiny Tchehouali, professeur en communication à l’Université du Québec à Montréal, la désinformation intentionnelle n’est plus marginale. « Elle est désormais utilisée par les équipes de campagne elles-mêmes, et non plus par quelques militants isolés », explique-t-il. Ces montages visent à donner l’illusion d’une mobilisation massive. Une foule enthousiaste, même fictive, renvoie une image de force et de vitalité, susceptible de séduire les électeurs encore indécis. Des électeurs plus vigilants face aux manipulations Sur les réseaux sociaux, ces images ont rapidement été démasquées. Les internautes, souvent jeunes et familiers des outils numériques, ont ironisé sur leur aspect artificiel. Mais si certaines manipulations prêtent à sourire, d’autres peuvent laisser des traces plus durables. Le politologue Moussa Njoya souligne que ces montages contribuent à affaiblir la confiance du public envers l’ensemble du discours politique. Lorsqu’un contenu s’avère truqué, même les images authentiques finissent par être suspectées. La désinformation visuelle devient alors un facteur d’érosion démocratique. En brouillant la frontière entre le vrai et le faux, elle mine la crédibilité des candidats et alimente la méfiance à l’égard des institutions.
Dimanche, près de huit millions de Camerounais choisiront leur prochain président. Dans ce scrutin où Paul Biya, 92 ans, fort de 43 années au pouvoir, reste le grand favori, les équipes adverses rivalisent d’ingéniosité pour capter l’attention. Certaines, semble-t-il, n’ont pas hésité à franchir la ligne rouge. C’est le cas du Social Democratic Front (SDF), parti d’opposition historique, dont une série de clichés a récemment suscité la polémique. Sur les images, on distingue le candidat Joshua Osih faisant face à une marée humaine enthousiaste à Yagoua, dans le nord du pays. Mais à y regarder de plus près, plusieurs visages sont identiques, répétés à l’infini, comme copiés-collés. La journaliste Annie Payep raconte avoir reçu ces photos via WhatsApp, envoyées par le directeur de campagne du parti. « J’ai tout de suite trouvé les images étranges », confie-t-elle à la presse. Après vérification, les traces d’une génération artificielle apparaissent clairement : des incohérences dans les contours, une lumière mal distribuée, et même le logo de Gemini, l’assistant d’intelligence artificielle de Google. La désinformation, un nouvel outil de communication politique Le Mouvement patriotique pour la prospérité du peuple (MP3) s’est lui aussi retrouvé au centre d’une controverse après la publication sur X (anciennement Twitter) d’une photo montrant son candidat, Hiram Iyodi, en plein bain de foule sur un marché. L’image, là encore, avait été produite par une IA générative. Même la vidéo officielle du président Paul Biya, diffusée en ouverture de campagne, contiendrait, selon plusieurs observateurs, des séquences créées artificiellement. Ces pratiques s’inscrivent dans un mouvement plus large. D’après Destiny Tchehouali, professeur en communication à l’Université du Québec à Montréal, la désinformation intentionnelle n’est plus marginale. « Elle est désormais utilisée par les équipes de campagne elles-mêmes, et non plus par quelques militants isolés », explique-t-il. Ces montages visent à donner l’illusion d’une mobilisation massive. Une foule enthousiaste, même fictive, renvoie une image de force et de vitalité, susceptible de séduire les électeurs encore indécis. Des électeurs plus vigilants face aux manipulations Sur les réseaux sociaux, ces images ont rapidement été démasquées. Les internautes, souvent jeunes et familiers des outils numériques, ont ironisé sur leur aspect artificiel. Mais si certaines manipulations prêtent à sourire, d’autres peuvent laisser des traces plus durables. Le politologue Moussa Njoya souligne que ces montages contribuent à affaiblir la confiance du public envers l’ensemble du discours politique. Lorsqu’un contenu s’avère truqué, même les images authentiques finissent par être suspectées. La désinformation visuelle devient alors un facteur d’érosion démocratique. En brouillant la frontière entre le vrai et le faux, elle mine la crédibilité des candidats et alimente la méfiance à l’égard des institutions.
Dimanche, près de huit millions de Camerounais choisiront leur prochain président. Dans ce scrutin où Paul Biya, 92 ans, fort de 43 années au pouvoir, reste le grand favori, les équipes adverses rivalisent d’ingéniosité pour capter l’attention. Certaines, semble-t-il, n’ont pas hésité à franchir la ligne rouge. C’est le cas du Social Democratic Front (SDF), parti d’opposition historique, dont une série de clichés a récemment suscité la polémique. Sur les images, on distingue le candidat Joshua Osih faisant face à une marée humaine enthousiaste à Yagoua, dans le nord du pays. Mais à y regarder de plus près, plusieurs visages sont identiques, répétés à l’infini, comme copiés-collés. La journaliste Annie Payep raconte avoir reçu ces photos via WhatsApp, envoyées par le directeur de campagne du parti. « J’ai tout de suite trouvé les images étranges », confie-t-elle à la presse. Après vérification, les traces d’une génération artificielle apparaissent clairement : des incohérences dans les contours, une lumière mal distribuée, et même le logo de Gemini, l’assistant d’intelligence artificielle de Google. La désinformation, un nouvel outil de communication politique Le Mouvement patriotique pour la prospérité du peuple (MP3) s’est lui aussi retrouvé au centre d’une controverse après la publication sur X (anciennement Twitter) d’une photo montrant son candidat, Hiram Iyodi, en plein bain de foule sur un marché. L’image, là encore, avait été produite par une IA générative. Même la vidéo officielle du président Paul Biya, diffusée en ouverture de campagne, contiendrait, selon plusieurs observateurs, des séquences créées artificiellement. Ces pratiques s’inscrivent dans un mouvement plus large. D’après Destiny Tchehouali, professeur en communication à l’Université du Québec à Montréal, la désinformation intentionnelle n’est plus marginale. « Elle est désormais utilisée par les équipes de campagne elles-mêmes, et non plus par quelques militants isolés », explique-t-il. Ces montages visent à donner l’illusion d’une mobilisation massive. Une foule enthousiaste, même fictive, renvoie une image de force et de vitalité, susceptible de séduire les électeurs encore indécis. Des électeurs plus vigilants face aux manipulations Sur les réseaux sociaux, ces images ont rapidement été démasquées. Les internautes, souvent jeunes et familiers des outils numériques, ont ironisé sur leur aspect artificiel. Mais si certaines manipulations prêtent à sourire, d’autres peuvent laisser des traces plus durables. Le politologue Moussa Njoya souligne que ces montages contribuent à affaiblir la confiance du public envers l’ensemble du discours politique. Lorsqu’un contenu s’avère truqué, même les images authentiques finissent par être suspectées. La désinformation visuelle devient alors un facteur d’érosion démocratique. En brouillant la frontière entre le vrai et le faux, elle mine la crédibilité des candidats et alimente la méfiance à l’égard des institutions.