Nissan l’a confirmé : plus de 10 000 postes seront supprimés dans les prochains mois. En novembre, un plan de départs avait déjà visé 9 000 salariés. Ensemble, ces deux vagues portent le total à 19 000. Cela équivaut à 15 % des effectifs globaux, qui comptaient 133 000 personnes en mars 2024. Cette réduction s’inscrit dans une stratégie de restructuration dont l’objectif est de stabiliser les comptes et répondre à la baisse de rentabilité.
Des ventes en chute libre, notamment en Chine
Le groupe est pénalisé par un recul marqué des ventes. En Chine, elles ont chuté de 27 % au premier trimestre 2025. Nissan, comme d’autres, subit la montée en puissance de concurrents locaux et l’évolution rapide des attentes des consommateurs. Le marché américain, autre pilier du constructeur, connaît aussi un ralentissement. Les modèles actuels sont jugés vieillissants. La concurrence est féroce, notamment dans le segment électrique.
Nissan prévoit une perte nette record. Elle pourrait atteindre entre 700 et 750 milliards de yens, soit environ 4,3 à 4,6 milliards d’euros. Ces résultats, qui seront détaillés mardi, incluent des charges de dépréciation importantes. Cette situation reflète une gestion d’actifs revue à la baisse. Elle aggrave aussi l’endettement du constructeur.
Fermeture d’usines et projets stoppés
Une usine située en Thaïlande cessera ses activités dès le mois prochain. Parallèlement, Nissan a décidé de ne pas construire l’usine de batteries prévue sur l’île de Kyushu. Ce projet, estimé à 1,1 milliard de dollars, devait recevoir des aides publiques. Il est aujourd’hui abandonné. Le constructeur revoit donc ses priorités industrielles. Il concentre ses moyens sur des zones jugées plus stratégiques.
Ivan Espinosa, nouveau PDG depuis avril, succède à Makoto Uchida. Il hérite d’un groupe en difficulté. Il a déjà indiqué que d’autres mesures pourraient suivre. Le recentrage de Nissan sur des produits plus compétitifs est engagé. Ivan Espinosa cherche à alléger les structures, à simplifier les opérations et à corriger les déséquilibres financiers. L’endettement reste élevé, et les marges sont faibles.
Une fusion avec Honda abandonnée
Fin 2024, Nissan et Honda avaient signé un accord de principe. Objectif : créer une holding conjointe, en intégrant potentiellement Mitsubishi Motors. Le projet prévoyait une fusion opérationnelle à l’horizon 2026. Mais les discussions ont échoué. Les valorisations financières respectives posaient problème. Un mois et demi plus tard, le projet a été annulé. Ce revers stratégique souligne les difficultés de Nissan à consolider sa position. L’espoir de former un nouveau géant de l’automobile japonaise s’éloigne.