Mort d’Agathe Hilairet : l’ADN de la joggeuse retrouvé dans le véhicule de Didier L., suspect inscrit au FIJAIS

Le corps d’Agathe Hilairet, 28 ans, disparue en avril à Vivonne (Vienne), a été retrouvé début mai dans un sous-bois. Les investigations ont conduit les enquêteurs vers Didier L., 59 ans, dont le véhicule contenait l’ADN de la victime. L’homme, déjà condamné pour des crimes similaires, est présenté ce vendredi à un juge d’instruction pour « meurtre précédé d’enlèvement et séquestration ».

Illustration d'une joggeuse / Photo de El Capra / LU
Illustration d'une joggeuse / Photo de El Capra / LU

Le 10 avril, Agathe Hilairet quitte le domicile familial de Vivonne pour une séance de jogging, mais ne revient pas. Son père alerte rapidement la gendarmerie après plusieurs heures sans nouvelles. Une enquête pour « disparition inquiétante » est ouverte et confiée à la brigade de recherches et à la section de recherches de Poitiers.

Les opérations mobilisent plus de 300 personnes, notamment gendarmes, militaires, protection civile, équipes cynophiles et plongeurs. Les zones alentour sont survolées par des drones et des hélicoptères, tandis que les rivières locales sont sondées. Après près de trois semaines de recherches, le corps de la jeune femme est découvert le 4 mai par un promeneur, dans un sous-bois situé au sud de la zone initialement explorée.

Didier L., suspect au lourd passé judiciaire

Didier L., ouvrier agricole de 59 ans domicilié à Vivonne, est placé en garde à vue dans les jours qui suivent. L’ADN d’Agathe Hilairet est retrouvé dans son véhicule. L’homme reconnaît avoir été en contact avec la victime et admet sa présence sur les lieux.

Le suspect présente un passé judiciaire significatif : en 1994, il est condamné à 12 ans de prison pour un viol sur une joggeuse, et en 2003, à 30 ans de réclusion pour un second viol sur une autre joggeuse dans le Puy-de-Dôme. Après 21 ans de détention, il bénéficie d’un aménagement de peine et sort de prison en avril 2024. Depuis octobre 2024, il est suivi par la justice et soumis à diverses obligations, incluant injonction de soins, résidence surveillée, interdiction de contact avec d’éventuelles victimes et obligation de travail.

Une enquête minutieuse et complexe

Les investigations s’orientent rapidement vers la piste criminelle. L’autopsie ne permet pas de déterminer la cause exacte du décès, mais les données GPS du téléphone et la montre connectée de la victime révèlent un déplacement post-mortem et un pic brutal de pulsations cardiaques, suggérant l’intervention d’un tiers.

Au total, 17 enquêteurs examinent 7 000 appels à témoins, 750 signalements, 1 200 heures de vidéosurveillance, la surveillance de 10 véhicules et 1 000 auditions. Les enquêteurs exploitent également 650 procès-verbaux et analysent 160 environnements de personnes. Ce travail considérable permet d’identifier Didier L., inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS), comme principal suspect. Les investigations confirment qu’il ne dispose d’aucun alibi solide le jour de la disparition.

Après 48 heures de garde à vue, Didier L. est présenté ce vendredi à un juge d’instruction pour « meurtre précédé d’enlèvement et séquestration ». Le parquet demande son placement en détention provisoire. L’enquête se poursuit pour déterminer précisément les circonstances du décès d’Agathe Hilairet et pour vérifier l’existence éventuelle de complices.