Le 31 mai en début de soirée, Hichem Miraoui, 53 ans, a été abattu à Puget-sur-Argens (Var) alors qu’il se trouvait à proximité de son domicile. L’auteur présumé des faits, Christophe B., 53 ans également, a également blessé un autre de ses voisins, d’origine turque.
Les premiers éléments de l’enquête révèlent que l’agresseur, tireur sportif et inconnu des services de renseignement, aurait agi en lien avec des motivations racistes. Avant son passage à l’acte, il a publié sur Facebook une vidéo dans laquelle il appelait à « tirer sur les étrangers », désignant notamment les personnes d’origine maghrébine comme une menace pour la France.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a été saisi et a ouvert une information judiciaire pour assassinat et tentative d’assassinats terroriste, en raison de la race, de l’ethnie, de la nation ou de la religion.
Une exécution préméditée et précédée de messages haineux
D’après les éléments disponibles, Christophe B. aurait délibérément visé ses voisins en raison de leur origine. Peu avant l’attaque, il a tiré à l’intérieur de son domicile sans atteindre personne, avant de sortir dans la rue, armé, et d’ouvrir le feu.
Cinq balles ont atteint Hichem Miraoui, entraînant sa mort. Dans les heures qui ont suivi, le suspect a publié quatre nouvelles vidéos sur Facebook, revendiquant ses actes et affirmant qu’il s’agissait d’un « début ». Il a également tenu des propos appelant à d’autres passages à l’acte. Selon le Pnat, ces déclarations « visaient à encourager d’autres personnes à agir de manière violente selon les mêmes motivations ».
Une inhumation prévue mercredi à Kairouan (Tunisie)
Mardi 10 juin, la famille d’Hichem Miraoui a annoncé dans un communiqué transmis à la presse que le corps serait rapatrié en Tunisie pour y être enterré. « L’enterrement est fixé pour demain à Kairouan », a précisé Hanen Miraoui, la sœur du défunt. À l’arrivée de la dépouille à l’aéroport de Tunis-Carthage, plusieurs appels à un accueil populaire ont été lancés par la société civile tunisienne.
La mort de Hichem Miraoui a provoqué une vague d’émotion. Des marches blanches ont été annoncées à Marseille et à Puget-sur-Argens le dimanche 8 juin, en hommage à la victime et pour dénoncer la montée des actes racistes en France. Les proches de la victime décrivent un homme discret et très apprécié par la communauté locale, qui a été choquée par son décès et par les vidéos publiées par le suspect.
Christophe B., Un profil radicalisé sur les réseaux sociaux
Selon plusieurs sources proches du dossier, Christophe B. n’était pas connu des services antiterroristes, mais avait publié pendant plusieurs années des contenus virulents sur les réseaux sociaux. Il y tenait des propos contre les étrangers, l’islam, les institutions et relayait des contenus associés à l’extrême droite. Il avait aussi exprimé à plusieurs reprises son hostilité aux politiques migratoires et à la diversité ethnique de la société française.
D’après son entourage, l’homme avait récemment montré des signes de radicalisation. Toutefois, en garde à vue, il a reconnu les faits, mais nié toute motivation raciste ou terroriste, selon les déclarations du Pnat. Il a été placé en détention provisoire.