Le Parlement adopte le délit d’« homicide routier »

Le Parlement a définitivement entériné, mardi 1er juillet, la création d’un nouveau délit d’« homicide routier ». Ce texte, très attendu par les familles de victimes, permet désormais de distinguer juridiquement les accidents mortels commis avec des circonstances aggravantes, comme la conduite sous stupéfiants, de ceux jugés involontaires.

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Réclamée depuis des années par plusieurs associations de familles endeuillées par des drames de la route, la création d’un délit spécifique d’homicide routier est désormais une réalité législative. Le texte a été définitivement adopté le mardi 1er juillet par le Parlement, après un dernier vote favorable du Sénat.

Ce texte servira à mieux qualifier les responsabilités dans les accidents mortels où certaines infractions lourdes sont commises, comme la conduite sous l’emprise de stupéfiants, l’alcool au volant, ou encore la conduite sans permis.

L’affaire Palmade, déclencheur d’un débat public relancé

Jusqu’ici, les auteurs de tels faits étaient poursuivis au titre d’« homicide involontaire », une qualification jugée insuffisamment représentative de la gravité des circonstances par de nombreuses familles. En créant une distinction entre accident « véritablement involontaire » et comportement délibérément dangereux, la nouvelle loi entend mieux refléter la réalité morale et juridique de ces drames.

Si la réflexion sur cette évolution juridique ne date pas d’hier, c’est l’accident impliquant le comédien Pierre Palmade, en février 2023, qui a ravivé l’attention publique et politique. L’artiste, sous l’emprise de stupéfiants au moment d’un accident ayant fait plusieurs blessés graves et la mort d’un enfant à naître, avait été poursuivi pour homicide involontaire. Ce choix avait choqué l’opinion et ravivé les critiques envers le traitement judiciaire de ce type de faits.

Ce que change concrètement la loi

Le nouveau délit d’homicide routier vise spécifiquement les cas où un accident mortel est provoqué par un conducteur sous l’emprise de produits illicites, en état d’ivresse ou sans permis. Ces comportements ne seront plus assimilés juridiquement à de simples négligences.

Ce changement n’alourdit pas nécessairement les peines encourues, les sanctions prévues sont globalement similaires, mais il vise à reconnaître explicitement la responsabilité aggravée des conducteurs impliqués dans ces conditions.

Pour les proches des victimes, cette réforme représente une avancée longtemps réclamée. Elle acte le fait que certains drames ne relèvent pas d’un simple concours de circonstances. Plusieurs associations de défense des victimes de la route saluent ce changement comme une étape essentielle dans la lutte contre l’impunité routière.