Le magazine d’extrême droite « Valeurs Actuelles » vendu à un trio d’investisseurs dont Pierre-Édouard Stérin

L’hebdomadaire conservateur Valeurs actuelles va changer de mains. La famille Safa, propriétaire du titre via le groupe Valmonde, a accepté une offre de rachat émanant d’un trio d’investisseurs emmenés par l’entrepreneur Benjamin La Combe, associé au milliardaire Pierre-Édouard Stérin et à la famille Caude. La transaction devrait être finalisée dans les prochaines semaines.

Le fondateur d'Otium Capital, Pierre-Edouard Stérin © Otium Capita

Selon une source interne confirmant une information du Figaro, la famille Safa s’apprête à céder l’hebdomadaire Valeurs actuelles. Dans un communiqué, les repreneurs ont annoncé que « la vente devrait être finalisée dans les prochaines semaines ».

Sous la direction de Geoffroy Lejeune (2016-2023), l’hebdomadaire s’était illustré par des couvertures polémiques autour de thèmes comme le « grand remplacement », l’« ensauvagement », les « racailles » ou encore la « terreur vegan ». Le magazine avait également soutenu la candidature d’Éric Zemmour à la présidentielle de 2022. Aujourd’hui, Valeurs actuelles revendique une diffusion moyenne de 73.000 exemplaires par numéro entre juillet 2024 et juin 2025.

Le principal repreneur est Benjamin La Combe, entrepreneur récemment désengagé de la société d’aménagement paysager Mugo, qu’il avait fondée. Il prendra la présidence de Valeurs actuelles une fois la vente actée. Il est associé à Pierre-Édouard Stérin, milliardaire catholique conservateur connu pour avoir tenté en vain de racheter Marianne en 2024, ainsi qu’à la famille Caude, déjà impliquée dans des projets liés à l’information en ligne. D’après Le Figaro, M. Stérin restera un partenaire minoritaire et ne siégera pas au conseil d’administration.

Les intentions affichées des repreneurs

La rédaction de Valeurs actuelles restera dirigée par Tugdual Denis, en poste depuis juin 2023. Il a succédé à Geoffroy Lejeune, parti au Journal du dimanche après avoir été remercié. Depuis janvier, M. Denis a impulsé une nouvelle formule éditoriale revendiquant une ligne « libérale-conservatrice » et mettant davantage en avant les formats longs, les enquêtes et le reportage.

Les nouveaux actionnaires affirment vouloir garantir la liberté éditoriale. Dans leur communiqué, ils précisent que « le rôle d’un éditeur n’est pas d’influer sur les contenus, mais de donner à la rédaction les moyens d’exercer son travail dans les meilleures conditions possibles ». Ils souhaitent également moderniser les outils et formats du magazine, avec un accent particulier sur la transformation numérique.