Journalistes tués à Gaza : plus de 250 médias réclament un « accès indépendant » à l’appel de RSF

Lundi 1er septembre, plus de 250 médias issus de 70 pays ont affiché un même message sur leurs unes ou leurs sites. À l’appel de Reporters sans frontières (RSF) et de l’ONG Avaaz, ils dénoncent les violences subies par les journalistes à Gaza et exigent que la presse internationale puisse travailler sans entraves.

Journalistes à Gaza, en 2021 (illustration) © MUSA ALZANOUN / PXL
Journalistes à Gaza, en 2021 (illustration) © MUSA ALZANOUN / PXL

« Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza par l’armée israélienne, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer. » Derrière cette phrase, devenue slogan, se tient une campagne relayée dans plusieurs langues, sur papier comme en ligne.

L’Humanité, La Croix et Mediapart en France, Publico au Portugal, La Libre en Belgique, L’Orient le Jour au Liban, The Intercept aux États-Unis ou encore die Tageszeitung en Allemagne : partout, le même fond noir et les mêmes mots pour rappeler l’ampleur de ce qu’il se passe à Gaza.

Plus de 210 journalistes tués depuis le début de la guerre à Gaza

Selon RSF, plus de 210 reporters ont été tués depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque lancée par le Hamas contre Israël et du déclenchement des opérations militaires dans la bande de Gaza. Les chiffres sont considérés comme parmi les plus lourds pour la profession dans un conflit contemporain.

La campagne de ce lundi survient une semaine après les frappes ayant coûté la vie à cinq journalistes à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud du territoire. Ces morts, qui s’ajoutent à une longue liste, alimentent la crainte que la liberté d’informer disparaisse totalement de la zone.

RSF saisit la Cour pénale internationale

Dans son communiqué, RSF rappelle avoir saisi à quatre reprises la Cour pénale internationale (CPI) au sujet de crimes de guerre visant des journalistes dans la bande de Gaza. L’organisation estime que les attaques se déroulent dans un contexte d’impunité et appelle à la fois à la protection des reporters palestiniens et à leur évacuation d’urgence.

Les rédactions signataires insistent sur un point : seule une présence indépendante de la presse étrangère, non soumise au contrôle militaire, peut garantir une information fiable pour la communauté internationale. Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes n’ont pas autorisé la presse internationale à travailler librement dans la bande de Gaza. Quelques médias ont pu y entrer, mais uniquement dans le cadre de visites encadrées par l’armée, et leurs reportages ont été soumis à une censure préalable.

Ces restrictions renforcent les appels des ONG et des professionnels de l’information pour que soit ouvert un accès sans condition à l’enclave palestinienne, condition jugée indispensable pour documenter la situation sur le terrain.