Parmi les malades, dix ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une complication sévère. Face à l’ampleur du phénomène, une enquête nationale a été ouverte, alors que plusieurs boucheries ont été temporairement fermées.
Un bilan sanitaire préoccupant
Selon un communiqué de la préfecture de l’Aisne publié le 28 juin, 26 cas d’intoxication alimentaire ont été recensés, dont 25 chez des enfants. Parmi les patients, onze restent hospitalisés à ce jour, tandis que quatorze ont pu quitter les établissements de soins. Dix d’entre eux ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une affection grave qui peut entraîner des lésions rénales irréversibles, voire le décès dans les cas les plus critiques.
La préfecture a par ailleurs signalé un nouveau cas : un enfant résidant en région francilienne, récemment présent dans le secteur de Saint-Quentin. Ce dernier porte à 26 le nombre total de cas recensés depuis le début de l’épisode.
Des boucheries au cœur de l’investigation
Les premières analyses menées par les autorités sanitaires ont mis en évidence la présence de E. coli dans des viandes ou sur des surfaces de travail de plusieurs boucheries situées à Saint-Quentin. Cinq établissements sont concernés par une fermeture administrative temporaire : La Direction, Family, El Baraka, La Fayette, ainsi que le rayon boucherie du supermarché TMS Market. Seule exception : le rayon boucherie de l’Intermarché de Gauchy, dont les tests se sont révélés négatifs, a été autorisé à rouvrir.
Les premiers résultats établissent un lien potentiel entre ces boucheries et les premiers cas détectés. Les investigations se poursuivent pour déterminer avec certitude les sources de contamination, la nature des denrées impliquées et les éventuelles défaillances dans la chaîne de distribution ou de transformation.
Une enquête judiciaire portée au niveau national
En raison de la gravité de l’épisode et du nombre de victimes, le parquet de Saint-Quentin a décidé de se dessaisir de l’affaire au profit du pôle santé publique du parquet de Paris. L’enquête judiciaire est désormais confiée à plusieurs entités spécialisées : l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP), ainsi qu’aux forces de police locales.
L’enquête vise à retracer précisément les chaînes d’approvisionnement, identifier les failles éventuelles en matière de sécurité alimentaire, et établir les responsabilités juridiques dans cette affaire. À ce stade, aucune mise en cause pénale n’a encore été prononcée.
Qu’est-ce que la bactérie E. coli et le syndrome SHU ?
La bactérie Escherichia coli, présente naturellement dans l’intestin humain et animal, peut, dans certaines souches pathogènes (comme E. coli O157:H7), provoquer des intoxications alimentaires graves. Le syndrome hémolytique et urémique (SHU), souvent observé chez les jeunes enfants, est une complication potentiellement mortelle, entraînant la destruction des globules rouges et une insuffisance rénale aiguë.
La contamination se fait généralement par ingestion d’aliments crus ou mal cuits (viande hachée, produits laitiers non pasteurisés), ou par contact avec des surfaces souillées.
