Gaza : Israël ordonne l’interception d’un navire humanitaire transportant Greta Thunberg et Rima Hassan

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé ce dimanche 8 juin 2025 avoir donné l'ordre à l'armée d'empêcher l'accostage du navire humanitaire Madleen à Gaza. À son bord, des militants dont la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan. Ce navire, affrété pour livrer de l’aide humanitaire et contester le blocus maritime imposé par Israël, suscite de vives tensions dans un contexte de guerre prolongée dans l’enclave palestinienne.

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Illustration. Manifestation pour les libertés. © Faruk Yıldız

Le voilier Madleen, battant pavillon de la Coalition de la flottille pour la liberté, a quitté la Sicile le 1er juin 2025. Sa mission, selon les organisateurs : acheminer une cargaison humanitaire à destination de la population de Gaza et dénoncer le blocus maritime israélien en place depuis plus de 17 ans.

Le bateau a atteint les côtes égyptiennes samedi 7 juin et se dirigeait vers la bande de Gaza, plongée dans une crise humanitaire dramatique après plus de 20 mois de conflit entre Israël et le Hamas.

Une réaction ferme du ministre de la Défense israélien

Dans un communiqué publié ce dimanche 8 juin, Israël Katz a affirmé avoir donné instruction à Tsahal, l’armée israélienne, « d’empêcher le navire Madleen d’atteindre Gaza ». Il a qualifié les passagers à bord, dont Greta Thunberg et Rima Hassan, de « porte-voix de la propagande du Hamas », et a directement visé la militante suédoise en déclarant : « À Greta l’antisémite (…) je dis clairement : faites demi-tour car vous n’arriverez pas à Gaza ».

Selon Katz, l’État d’Israël ne permettra « à personne de briser le blocus maritime de Gaza », rappelant que ce blocus vise selon lui à empêcher le transfert d’armes à l’organisation islamiste Hamas, qualifiée de « terroriste » par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.

Le blocus maritime de Gaza : une mesure contestée

Mis en place par Israël depuis 2007 après la prise de pouvoir du Hamas sur la bande de Gaza, le blocus maritime interdit à tout navire non autorisé d’approcher les côtes de l’enclave. Israël justifie cette mesure par des raisons de sécurité, en particulier pour bloquer les livraisons d’armes ou d’équipements militaires au Hamas.

Toutefois, de nombreuses organisations internationales, humanitaires et défenseurs des droits humains dénoncent un blocus qui contribue à la dégradation des conditions de vie de plus de 2 millions de Gazaouis. Ils estiment qu’il constitue une punition collective, en violation du droit international humanitaire.

Une flottille symbolique à forte portée politique

La présence à bord du Madleen de personnalités connues comme Greta Thunberg, figure mondiale du militantisme écologiste, et de Rima Hassan, députée européenne et militante engagée pour la cause palestinienne, donne une résonance internationale à cette action. L’objectif affiché des organisateurs est à la fois humanitaire et politique : livrer de l’aide et alerter l’opinion publique mondiale sur le sort des civils gazaouis.

Ce type d’expédition rappelle les précédents convois maritimes à destination de Gaza, notamment la flottille de 2010 qui s’était soldée par une intervention militaire israélienne ayant provoqué la mort de dix militants turcs à bord du navire Mavi Marmara.

Vers une nouvelle escalade diplomatique ?

À l’heure actuelle, aucune indication n’a été donnée sur la date ou la nature précise de l’intervention israélienne contre le navire Madleen. Toutefois, la position affichée par Israël Katz semble exclure toute possibilité de laisser accoster le bateau. Les réactions internationales sont attendues, notamment de la part de l’Union européenne, dont l’une des élues est directement impliquée.