Dimanche 29 juin au soir, une femme de 37 ans a été mortellement poignardée à son domicile situé dans le quartier de la Rocade, à Avignon. Le principal suspect, son compagnon âgé d’une quarantaine d’années, a été rapidement interpellé. Selon les informations communiquées par le parquet d’Avignon, l’homme a reconnu être l’auteur du crime.
Les secours ont été alertés par la victime elle-même, peu avant les faits. Malgré cette tentative d’alerte, les services d’urgence n’ont pu éviter le drame. Une autopsie est prévue pour déterminer les circonstances exactes du décès, alors que les premiers éléments font état de « traces d’acharnement », selon le ministère public.
Les enfants présents lors du drame
Au moment des faits, les quatre enfants du couple, âgés de 8 à 18 ans, étaient présents dans le logement. Pris en charge par les services de secours, ils ont bénéficié d’un accompagnement médical et psychologique. Leur audition dans les prochains jours est prévue pour éclaircir le déroulement des événements.
Les enfants devraient être temporairement placés sous la responsabilité de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), dans l’attente d’une décision judiciaire sur leur prise en charge à plus long terme.
Une enquête ouverte pour homicide volontaire
D’après les premiers éléments de l’enquête, le couple s’était connu très jeune et avait emménagé à Avignon il y a seulement quelques semaines, après avoir vécu dans la Drôme. Le passé judiciaire du mis en cause n’était pas établi au moment des faits, a précisé le parquet. L’enquête devra notamment déterminer s’il existait des antécédents de violences conjugales ou des signalements antérieurs.
L’homme a été placé en garde à vue et entendu dès dimanche soir. Il fait l’objet d’une enquête pour homicide volontaire sur conjoint. Le parquet a également souligné la nécessité d’examiner les conditions dans lesquelles la victime avait tenté de contacter les secours, peu avant son décès.
L’instruction s’annonce complexe, en raison notamment de la présence des enfants et du contexte familial instable. Le parquet a indiqué que les investigations se poursuivaient pour préciser le mobile, la chronologie des faits et la situation psychologique du mis en cause.
Un féminicide survenu au domicile familial
Ce féminicide s’ajoute à une liste encore trop longue de violences mortelles au sein du couple. Selon le ministère de l’Intérieur, 96 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2023, soit une baisse de 19 % par rapport à 2022. Malgré ce recul, les autorités soulignent que les violences intrafamiliales demeurent un enjeu majeur de politique publique.
Le gouvernement a récemment renforcé les dispositifs d’alerte et de protection, notamment à travers la généralisation du téléphone grave danger (TGD) et l’extension des ordonnances de protection. Les professionnels du secteur associatif, comme les centres d’hébergement spécialisés ou les services d’accompagnement, appellent à une mobilisation constante pour prévenir ces drames.