La situation s’est progressivement dégradée au cours des dernières années. Aujourd’hui, près de 1,3 million de personnes vivent sans abri dans l’Union européenne, un chiffre qui montre l’ampleur de la crise. Dans le même temps, le prix des logements a augmenté de 60 % en quinze ans, tandis que les loyers ont progressé de près de 30 %, selon les données de l’institut européen des statistiques. Cette pression ne concerne plus seulement les grandes capitales ou les centres touristiques. Elle touche désormais des territoires variés, urbains comme périurbains. « Pour bien trop d’Européens aujourd’hui, se loger est devenu une source d’angoisse », a reconnu la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Un changement de posture à Bruxelles Jusqu’à présent, le logement relevait presque exclusivement des compétences nationales. Contrairement à l’agriculture ou au commerce, l’Union européenne ne dispose pas de leviers directs dans ce domaine. Ce cadre institutionnel explique en partie l’absence, jusqu’ici, de stratégie commune. La pression politique s’est néanmoins accrue, en particulier au sein du Parlement européen. « Nous défendons cette cause depuis des années, mais nous avons eu du mal à la placer au cœur de la politique européenne », souligne l’eurodéputée socialiste Irene Tinagli, présidente de la commission du logement. Selon elle, la crise du logement est désormais «répandue à travers tout le continent » et ne se limite plus aux centres-villes des grandes métropoles. La Commission a fini par élaborer la première stratégie européenne consacrée au logement, face aux demandes des élus locaux et nationaux. Un chantier accueilli avec un intérêt marqué, y compris au sein de l’exécutif européen. Les locations de courte durée dans le viseur Parmi les mesures envisagées figure une proposition législative destinée à encadrer les locations de courte durée, notamment dans les zones touristiques. Ces locations, proposées via des plateformes, sont régulièrement accusées de réduire l’offre de logements disponibles pour les résidents et de contribuer à la hausse des loyers. Selon une ébauche du plan, la Commission pourrait proposer un plafonnement du nombre de nuitées autorisées, laissant toutefois aux États membres une marge d’adaptation. La question est particulièrement sensible en Espagne, qui a enregistré en 2024 un niveau record de fréquentation touristique, accentuant la tension sur le marché immobilier. L’autre pilier du plan repose sur la relance de la construction de logements. Bruxelles estime que l’Union européenne aurait besoin de plus de deux millions de nouveaux logements par an pour répondre à la demande actuelle. La Commission ne souhaite pas fixer d’objectifs chiffrés contraignants par pays. Elle privilégie une approche indirecte, visant à lever les obstacles existants. Cela passerait par un vaste programme de formation d’apprentis, afin de pallier les pénuries de main-d’œuvre dans le bâtiment, ainsi que par l’ajustement de certaines normes environnementales pour raccourcir les délais de délivrance des permis de construire. La stratégie européenne prévoit de faciliter les investissements publics des États membres et d’attirer les capitaux privés vers le logement abordable. Selon les estimations de la Commission, jusqu’à 375 milliards d’euros pourraient être mobilisés d’ici 2029. Déchiffreur
La situation s’est progressivement dégradée au cours des dernières années. Aujourd’hui, près de 1,3 million de personnes vivent sans abri dans l’Union européenne, un chiffre qui montre l’ampleur de la crise. Dans le même temps, le prix des logements a augmenté de 60 % en quinze ans, tandis que les loyers ont progressé de près de 30 %, selon les données de l’institut européen des statistiques. Cette pression ne concerne plus seulement les grandes capitales ou les centres touristiques. Elle touche désormais des territoires variés, urbains comme périurbains. « Pour bien trop d’Européens aujourd’hui, se loger est devenu une source d’angoisse », a reconnu la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Un changement de posture à Bruxelles Jusqu’à présent, le logement relevait presque exclusivement des compétences nationales. Contrairement à l’agriculture ou au commerce, l’Union européenne ne dispose pas de leviers directs dans ce domaine. Ce cadre institutionnel explique en partie l’absence, jusqu’ici, de stratégie commune. La pression politique s’est néanmoins accrue, en particulier au sein du Parlement européen. « Nous défendons cette cause depuis des années, mais nous avons eu du mal à la placer au cœur de la politique européenne », souligne l’eurodéputée socialiste Irene Tinagli, présidente de la commission du logement. Selon elle, la crise du logement est désormais «répandue à travers tout le continent » et ne se limite plus aux centres-villes des grandes métropoles. La Commission a fini par élaborer la première stratégie européenne consacrée au logement, face aux demandes des élus locaux et nationaux. Un chantier accueilli avec un intérêt marqué, y compris au sein de l’exécutif européen. Les locations de courte durée dans le viseur Parmi les mesures envisagées figure une proposition législative destinée à encadrer les locations de courte durée, notamment dans les zones touristiques. Ces locations, proposées via des plateformes, sont régulièrement accusées de réduire l’offre de logements disponibles pour les résidents et de contribuer à la hausse des loyers. Selon une ébauche du plan, la Commission pourrait proposer un plafonnement du nombre de nuitées autorisées, laissant toutefois aux États membres une marge d’adaptation. La question est particulièrement sensible en Espagne, qui a enregistré en 2024 un niveau record de fréquentation touristique, accentuant la tension sur le marché immobilier. L’autre pilier du plan repose sur la relance de la construction de logements. Bruxelles estime que l’Union européenne aurait besoin de plus de deux millions de nouveaux logements par an pour répondre à la demande actuelle. La Commission ne souhaite pas fixer d’objectifs chiffrés contraignants par pays. Elle privilégie une approche indirecte, visant à lever les obstacles existants. Cela passerait par un vaste programme de formation d’apprentis, afin de pallier les pénuries de main-d’œuvre dans le bâtiment, ainsi que par l’ajustement de certaines normes environnementales pour raccourcir les délais de délivrance des permis de construire. La stratégie européenne prévoit de faciliter les investissements publics des États membres et d’attirer les capitaux privés vers le logement abordable. Selon les estimations de la Commission, jusqu’à 375 milliards d’euros pourraient être mobilisés d’ici 2029. Déchiffreur
La situation s’est progressivement dégradée au cours des dernières années. Aujourd’hui, près de 1,3 million de personnes vivent sans abri dans l’Union européenne, un chiffre qui montre l’ampleur de la crise. Dans le même temps, le prix des logements a augmenté de 60 % en quinze ans, tandis que les loyers ont progressé de près de 30 %, selon les données de l’institut européen des statistiques. Cette pression ne concerne plus seulement les grandes capitales ou les centres touristiques. Elle touche désormais des territoires variés, urbains comme périurbains. « Pour bien trop d’Européens aujourd’hui, se loger est devenu une source d’angoisse », a reconnu la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Un changement de posture à Bruxelles Jusqu’à présent, le logement relevait presque exclusivement des compétences nationales. Contrairement à l’agriculture ou au commerce, l’Union européenne ne dispose pas de leviers directs dans ce domaine. Ce cadre institutionnel explique en partie l’absence, jusqu’ici, de stratégie commune. La pression politique s’est néanmoins accrue, en particulier au sein du Parlement européen. « Nous défendons cette cause depuis des années, mais nous avons eu du mal à la placer au cœur de la politique européenne », souligne l’eurodéputée socialiste Irene Tinagli, présidente de la commission du logement. Selon elle, la crise du logement est désormais «répandue à travers tout le continent » et ne se limite plus aux centres-villes des grandes métropoles. La Commission a fini par élaborer la première stratégie européenne consacrée au logement, face aux demandes des élus locaux et nationaux. Un chantier accueilli avec un intérêt marqué, y compris au sein de l’exécutif européen. Les locations de courte durée dans le viseur Parmi les mesures envisagées figure une proposition législative destinée à encadrer les locations de courte durée, notamment dans les zones touristiques. Ces locations, proposées via des plateformes, sont régulièrement accusées de réduire l’offre de logements disponibles pour les résidents et de contribuer à la hausse des loyers. Selon une ébauche du plan, la Commission pourrait proposer un plafonnement du nombre de nuitées autorisées, laissant toutefois aux États membres une marge d’adaptation. La question est particulièrement sensible en Espagne, qui a enregistré en 2024 un niveau record de fréquentation touristique, accentuant la tension sur le marché immobilier. L’autre pilier du plan repose sur la relance de la construction de logements. Bruxelles estime que l’Union européenne aurait besoin de plus de deux millions de nouveaux logements par an pour répondre à la demande actuelle. La Commission ne souhaite pas fixer d’objectifs chiffrés contraignants par pays. Elle privilégie une approche indirecte, visant à lever les obstacles existants. Cela passerait par un vaste programme de formation d’apprentis, afin de pallier les pénuries de main-d’œuvre dans le bâtiment, ainsi que par l’ajustement de certaines normes environnementales pour raccourcir les délais de délivrance des permis de construire. La stratégie européenne prévoit de faciliter les investissements publics des États membres et d’attirer les capitaux privés vers le logement abordable. Selon les estimations de la Commission, jusqu’à 375 milliards d’euros pourraient être mobilisés d’ici 2029. Déchiffreur