À l’origine, quelques appels diffusés en juillet sur Facebook et Telegram, relayés notamment par Jérôme Rodrigues, figure des Gilets jaunes. Rapidement, des centaines de groupes locaux ont vu le jour sur les messageries cryptées et les réseaux sociaux. Selon un sondage cité par la fondation Jean Jaurès, 63 % des Français disent soutenir «Bloquons tout». Le soutien est particulièrement marqué chez les sympathisants de La France insoumise (73 %), des écologistes (67 %) et du Parti socialiste (61 %). En revanche, les électeurs de la majorité présidentielle et des Républicains se montrent majoritairement opposés à l’appel au blocage. Une mobilisation plurielle Au cœur des revendications portées par le mouvement « Bloquons tout » se trouve le plan d’économies présenté par François Bayrou à la mi-juillet. Les critiques s’articulent autour de plusieurs mesures, notamment absence d’investissement supplémentaire dans les salaires, les retraites et les services publics, suppression annoncée de 3 000 postes avec un remplacement limité d’un fonctionnaire sur trois, retrait de 5 milliards d’euros au budget de la santé accompagné d’un reste à charge accru pour les patients. S’ajoutent à cela la suppression de deux jours fériés, l’instauration de six jours de carence en cas d’arrêt maladie et l’absence de revalorisation des aides sociales comme des pensions. Pour les collectifs mobilisés, ces mesures traduisent un « cap injuste » qui, selon eux, fait peser le poids de la crise sur les ménages plutôt que sur les décideurs. Leur mot d’ordre est clair : refuser ce budget et appeler à une mobilisation généralisée, en métropole comme dans les départements et territoires d’outre-mer. L’élan est qualifié de « pluriel » par Murielle Guilbert, co-déléguée générale de Solidaires, l’un des syndicats nationaux à avoir rejoint la journée du 10 septembre, aux côtés de la CGT et FO. Un autre volet du mouvement concerne la consommation. Sur les réseaux sociaux, des appels circulent en faveur d’une « grève de la carte bleue » ou à une « journée blanche », en référence au discours de François Bayrou à la mi-juillet. Cette action consiste à éviter tout paiement électronique pour priver les banques de leurs commissions. D’autres évoquent des boycotts des grandes enseignes et plateformes d’e-commerce, ou encore des « opérations chariot gratuit ». Ces initiatives, non coordonnées par des syndicats, demeurent incertaines quant à leur suivi réel. Des transports publics sous tension mais mobilisés Dans le ferroviaire, la journée du 10 septembre ne devrait pas entraîner un arrêt complet du trafic, mais des perturbations ciblées sont à prévoir. SUD Rail a lancé un appel clair à la grève dès la mi-août. La CGT cheminots, l’Unsa ferroviaire et la CFDT cheminots, qui représentent ensemble environ 70 % des voix lors des élections professionnelles, privilégient pour leur part le 18 septembre. Seule la CGT envisage de participer aux deux dates, laissant entrevoir des difficultés variables selon les lignes et les régions. Dans le ciel, la situation est similaire. Le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, a fixé son appel au 18 septembre pour exiger une revalorisation salariale liée à l’inflation. En revanche, SUD aérien appelle au blocage des aéroports dès le 10. Chez Air France, la CGT se joint également à la mobilisation, tandis que FO et la CFDT attendent la semaine suivante. Les passagers pourraient donc connaître des annulations ou retards dès mardi, mais sans paralysie générale du trafic. Dans les transports franciliens, un seul syndicat, La Base, a annoncé sa participation au mouvement du 10 septembre. Majoritaire chez les conducteurs de RER, il se dit « en phase » avec les revendications de « Bloquons tout », mais n’a pas détaillé d’actions précises. Les grands syndicats de la RATP (CGT, FO, Unsa et CFE-CGC), ont choisi de réserver leur mobilisation pour le 18 septembre. Des perturbations limitées sont donc possibles, principalement sur certaines lignes de RER. Menaces de blocages dans les secteurs de l'énergie et des routes Si les syndicats du secteur autoroutier n’ont pas déposé de préavis, plusieurs collectifs annoncent des initiatives locales. Des opérations de blocages sur les ronds-points, de barrages filtrants ou de « péages gratuits » circulent déjà sur les réseaux sociaux. Le périphérique parisien figure parmi les cibles évoquées, mais la nature décentralisée du mouvement rend ces actions difficiles à confirmer à l’avance. Le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets de mobiliser les forces de l’ordre afin d’empêcher toute paralysie des infrastructures « essentielles à la vie de la Nation ». Les taxis, dont la mobilisation s’était atténuée ces dernières semaines, pourraient également se rassembler devant le ministère du Travail à Paris. Dans l’énergie, les appels à la mobilisation sont nombreux. La CGT Mines-Énergie, des syndicats d’EDF, du gaz et de la chimie envisagent des actions concrètes : blocages de dépôts pétroliers, d’incinérateurs ou de raffineries, voire réductions de production électrique. Ces initiatives pourraient avoir un impact direct sur l’approvisionnement en carburant et sur le réseau électrique. La CFE Énergies a cependant refusé de participer le 10 septembre, estimant que les revendications restent trop floues pour servir de base à une négociation. Elle s’aligne sur la date du 18 septembre. L’éducation mobilisée sur le papier Dans les écoles et universités, plusieurs organisations appellent à participer au mouvement. L’Union syndicale lycéenne (USL) souhaite bloquer certains établissements, appuyée par le député LFI Louis Boyard. Du côté des enseignants, Sud éducation, le Snes-FSU et des fédérations du Snuipp-FSU ont déposé des préavis de grève. Le ministère de l’Éducation affirme ne pas encore avoir de visibilité sur l’ampleur de la mobilisation. La période de prérentrée dans les universités pourrait limiter la portée des appels côté étudiants, mais l’idée de prolonger le mouvement au-delà du 10 septembre circule déjà dans plusieurs assemblées générales. Une mobilisation sous haute surveillance À deux jours de la mobilisation, les contours du 10 septembre restent flous. Les autorités redoutent un effet de surprise imprévisible, caractéristique des mouvements sociaux nés sur les réseaux sociaux. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau se veut rassurant en affirmant ne pas s’attendre à « un mouvement d’ampleur », mais il reconnaît que des « actions spectaculaires » ne sont pas à exclure. Les renseignements territoriaux évoquent de leur côté un climat de « colère et de grogne » qui pourrait se traduire par des initiatives locales imprévisibles. En plein été, le ministère de l’Intérieur a publié discrètement un document intitulé « Schéma national des violences urbaines », qui fixe la doctrine d’intervention des forces de l’ordre lors de mouvements urbains. Ce texte stipule que le statut des journalistes ne s’applique pas dans ce contexte, alors même que ces événements relèvent de l’intérêt général. Il inquiète les journalistes quant à la couverture future d'évènements comme ceux annoncés au mois de septembre. Les syndicats de journalistes ont annoncé un recours devant le Conseil d’État. Déchiffreur
À l’origine, quelques appels diffusés en juillet sur Facebook et Telegram, relayés notamment par Jérôme Rodrigues, figure des Gilets jaunes. Rapidement, des centaines de groupes locaux ont vu le jour sur les messageries cryptées et les réseaux sociaux. Selon un sondage cité par la fondation Jean Jaurès, 63 % des Français disent soutenir «Bloquons tout». Le soutien est particulièrement marqué chez les sympathisants de La France insoumise (73 %), des écologistes (67 %) et du Parti socialiste (61 %). En revanche, les électeurs de la majorité présidentielle et des Républicains se montrent majoritairement opposés à l’appel au blocage. Une mobilisation plurielle Au cœur des revendications portées par le mouvement « Bloquons tout » se trouve le plan d’économies présenté par François Bayrou à la mi-juillet. Les critiques s’articulent autour de plusieurs mesures, notamment absence d’investissement supplémentaire dans les salaires, les retraites et les services publics, suppression annoncée de 3 000 postes avec un remplacement limité d’un fonctionnaire sur trois, retrait de 5 milliards d’euros au budget de la santé accompagné d’un reste à charge accru pour les patients. S’ajoutent à cela la suppression de deux jours fériés, l’instauration de six jours de carence en cas d’arrêt maladie et l’absence de revalorisation des aides sociales comme des pensions. Pour les collectifs mobilisés, ces mesures traduisent un « cap injuste » qui, selon eux, fait peser le poids de la crise sur les ménages plutôt que sur les décideurs. Leur mot d’ordre est clair : refuser ce budget et appeler à une mobilisation généralisée, en métropole comme dans les départements et territoires d’outre-mer. L’élan est qualifié de « pluriel » par Murielle Guilbert, co-déléguée générale de Solidaires, l’un des syndicats nationaux à avoir rejoint la journée du 10 septembre, aux côtés de la CGT et FO. Un autre volet du mouvement concerne la consommation. Sur les réseaux sociaux, des appels circulent en faveur d’une « grève de la carte bleue » ou à une « journée blanche », en référence au discours de François Bayrou à la mi-juillet. Cette action consiste à éviter tout paiement électronique pour priver les banques de leurs commissions. D’autres évoquent des boycotts des grandes enseignes et plateformes d’e-commerce, ou encore des « opérations chariot gratuit ». Ces initiatives, non coordonnées par des syndicats, demeurent incertaines quant à leur suivi réel. Des transports publics sous tension mais mobilisés Dans le ferroviaire, la journée du 10 septembre ne devrait pas entraîner un arrêt complet du trafic, mais des perturbations ciblées sont à prévoir. SUD Rail a lancé un appel clair à la grève dès la mi-août. La CGT cheminots, l’Unsa ferroviaire et la CFDT cheminots, qui représentent ensemble environ 70 % des voix lors des élections professionnelles, privilégient pour leur part le 18 septembre. Seule la CGT envisage de participer aux deux dates, laissant entrevoir des difficultés variables selon les lignes et les régions. Dans le ciel, la situation est similaire. Le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, a fixé son appel au 18 septembre pour exiger une revalorisation salariale liée à l’inflation. En revanche, SUD aérien appelle au blocage des aéroports dès le 10. Chez Air France, la CGT se joint également à la mobilisation, tandis que FO et la CFDT attendent la semaine suivante. Les passagers pourraient donc connaître des annulations ou retards dès mardi, mais sans paralysie générale du trafic. Dans les transports franciliens, un seul syndicat, La Base, a annoncé sa participation au mouvement du 10 septembre. Majoritaire chez les conducteurs de RER, il se dit « en phase » avec les revendications de « Bloquons tout », mais n’a pas détaillé d’actions précises. Les grands syndicats de la RATP (CGT, FO, Unsa et CFE-CGC), ont choisi de réserver leur mobilisation pour le 18 septembre. Des perturbations limitées sont donc possibles, principalement sur certaines lignes de RER. Menaces de blocages dans les secteurs de l'énergie et des routes Si les syndicats du secteur autoroutier n’ont pas déposé de préavis, plusieurs collectifs annoncent des initiatives locales. Des opérations de blocages sur les ronds-points, de barrages filtrants ou de « péages gratuits » circulent déjà sur les réseaux sociaux. Le périphérique parisien figure parmi les cibles évoquées, mais la nature décentralisée du mouvement rend ces actions difficiles à confirmer à l’avance. Le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets de mobiliser les forces de l’ordre afin d’empêcher toute paralysie des infrastructures « essentielles à la vie de la Nation ». Les taxis, dont la mobilisation s’était atténuée ces dernières semaines, pourraient également se rassembler devant le ministère du Travail à Paris. Dans l’énergie, les appels à la mobilisation sont nombreux. La CGT Mines-Énergie, des syndicats d’EDF, du gaz et de la chimie envisagent des actions concrètes : blocages de dépôts pétroliers, d’incinérateurs ou de raffineries, voire réductions de production électrique. Ces initiatives pourraient avoir un impact direct sur l’approvisionnement en carburant et sur le réseau électrique. La CFE Énergies a cependant refusé de participer le 10 septembre, estimant que les revendications restent trop floues pour servir de base à une négociation. Elle s’aligne sur la date du 18 septembre. L’éducation mobilisée sur le papier Dans les écoles et universités, plusieurs organisations appellent à participer au mouvement. L’Union syndicale lycéenne (USL) souhaite bloquer certains établissements, appuyée par le député LFI Louis Boyard. Du côté des enseignants, Sud éducation, le Snes-FSU et des fédérations du Snuipp-FSU ont déposé des préavis de grève. Le ministère de l’Éducation affirme ne pas encore avoir de visibilité sur l’ampleur de la mobilisation. La période de prérentrée dans les universités pourrait limiter la portée des appels côté étudiants, mais l’idée de prolonger le mouvement au-delà du 10 septembre circule déjà dans plusieurs assemblées générales. Une mobilisation sous haute surveillance À deux jours de la mobilisation, les contours du 10 septembre restent flous. Les autorités redoutent un effet de surprise imprévisible, caractéristique des mouvements sociaux nés sur les réseaux sociaux. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau se veut rassurant en affirmant ne pas s’attendre à « un mouvement d’ampleur », mais il reconnaît que des « actions spectaculaires » ne sont pas à exclure. Les renseignements territoriaux évoquent de leur côté un climat de « colère et de grogne » qui pourrait se traduire par des initiatives locales imprévisibles. En plein été, le ministère de l’Intérieur a publié discrètement un document intitulé « Schéma national des violences urbaines », qui fixe la doctrine d’intervention des forces de l’ordre lors de mouvements urbains. Ce texte stipule que le statut des journalistes ne s’applique pas dans ce contexte, alors même que ces événements relèvent de l’intérêt général. Il inquiète les journalistes quant à la couverture future d'évènements comme ceux annoncés au mois de septembre. Les syndicats de journalistes ont annoncé un recours devant le Conseil d’État. Déchiffreur
À l’origine, quelques appels diffusés en juillet sur Facebook et Telegram, relayés notamment par Jérôme Rodrigues, figure des Gilets jaunes. Rapidement, des centaines de groupes locaux ont vu le jour sur les messageries cryptées et les réseaux sociaux. Selon un sondage cité par la fondation Jean Jaurès, 63 % des Français disent soutenir «Bloquons tout». Le soutien est particulièrement marqué chez les sympathisants de La France insoumise (73 %), des écologistes (67 %) et du Parti socialiste (61 %). En revanche, les électeurs de la majorité présidentielle et des Républicains se montrent majoritairement opposés à l’appel au blocage. Une mobilisation plurielle Au cœur des revendications portées par le mouvement « Bloquons tout » se trouve le plan d’économies présenté par François Bayrou à la mi-juillet. Les critiques s’articulent autour de plusieurs mesures, notamment absence d’investissement supplémentaire dans les salaires, les retraites et les services publics, suppression annoncée de 3 000 postes avec un remplacement limité d’un fonctionnaire sur trois, retrait de 5 milliards d’euros au budget de la santé accompagné d’un reste à charge accru pour les patients. S’ajoutent à cela la suppression de deux jours fériés, l’instauration de six jours de carence en cas d’arrêt maladie et l’absence de revalorisation des aides sociales comme des pensions. Pour les collectifs mobilisés, ces mesures traduisent un « cap injuste » qui, selon eux, fait peser le poids de la crise sur les ménages plutôt que sur les décideurs. Leur mot d’ordre est clair : refuser ce budget et appeler à une mobilisation généralisée, en métropole comme dans les départements et territoires d’outre-mer. L’élan est qualifié de « pluriel » par Murielle Guilbert, co-déléguée générale de Solidaires, l’un des syndicats nationaux à avoir rejoint la journée du 10 septembre, aux côtés de la CGT et FO. Un autre volet du mouvement concerne la consommation. Sur les réseaux sociaux, des appels circulent en faveur d’une « grève de la carte bleue » ou à une « journée blanche », en référence au discours de François Bayrou à la mi-juillet. Cette action consiste à éviter tout paiement électronique pour priver les banques de leurs commissions. D’autres évoquent des boycotts des grandes enseignes et plateformes d’e-commerce, ou encore des « opérations chariot gratuit ». Ces initiatives, non coordonnées par des syndicats, demeurent incertaines quant à leur suivi réel. Des transports publics sous tension mais mobilisés Dans le ferroviaire, la journée du 10 septembre ne devrait pas entraîner un arrêt complet du trafic, mais des perturbations ciblées sont à prévoir. SUD Rail a lancé un appel clair à la grève dès la mi-août. La CGT cheminots, l’Unsa ferroviaire et la CFDT cheminots, qui représentent ensemble environ 70 % des voix lors des élections professionnelles, privilégient pour leur part le 18 septembre. Seule la CGT envisage de participer aux deux dates, laissant entrevoir des difficultés variables selon les lignes et les régions. Dans le ciel, la situation est similaire. Le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, a fixé son appel au 18 septembre pour exiger une revalorisation salariale liée à l’inflation. En revanche, SUD aérien appelle au blocage des aéroports dès le 10. Chez Air France, la CGT se joint également à la mobilisation, tandis que FO et la CFDT attendent la semaine suivante. Les passagers pourraient donc connaître des annulations ou retards dès mardi, mais sans paralysie générale du trafic. Dans les transports franciliens, un seul syndicat, La Base, a annoncé sa participation au mouvement du 10 septembre. Majoritaire chez les conducteurs de RER, il se dit « en phase » avec les revendications de « Bloquons tout », mais n’a pas détaillé d’actions précises. Les grands syndicats de la RATP (CGT, FO, Unsa et CFE-CGC), ont choisi de réserver leur mobilisation pour le 18 septembre. Des perturbations limitées sont donc possibles, principalement sur certaines lignes de RER. Menaces de blocages dans les secteurs de l'énergie et des routes Si les syndicats du secteur autoroutier n’ont pas déposé de préavis, plusieurs collectifs annoncent des initiatives locales. Des opérations de blocages sur les ronds-points, de barrages filtrants ou de « péages gratuits » circulent déjà sur les réseaux sociaux. Le périphérique parisien figure parmi les cibles évoquées, mais la nature décentralisée du mouvement rend ces actions difficiles à confirmer à l’avance. Le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets de mobiliser les forces de l’ordre afin d’empêcher toute paralysie des infrastructures « essentielles à la vie de la Nation ». Les taxis, dont la mobilisation s’était atténuée ces dernières semaines, pourraient également se rassembler devant le ministère du Travail à Paris. Dans l’énergie, les appels à la mobilisation sont nombreux. La CGT Mines-Énergie, des syndicats d’EDF, du gaz et de la chimie envisagent des actions concrètes : blocages de dépôts pétroliers, d’incinérateurs ou de raffineries, voire réductions de production électrique. Ces initiatives pourraient avoir un impact direct sur l’approvisionnement en carburant et sur le réseau électrique. La CFE Énergies a cependant refusé de participer le 10 septembre, estimant que les revendications restent trop floues pour servir de base à une négociation. Elle s’aligne sur la date du 18 septembre. L’éducation mobilisée sur le papier Dans les écoles et universités, plusieurs organisations appellent à participer au mouvement. L’Union syndicale lycéenne (USL) souhaite bloquer certains établissements, appuyée par le député LFI Louis Boyard. Du côté des enseignants, Sud éducation, le Snes-FSU et des fédérations du Snuipp-FSU ont déposé des préavis de grève. Le ministère de l’Éducation affirme ne pas encore avoir de visibilité sur l’ampleur de la mobilisation. La période de prérentrée dans les universités pourrait limiter la portée des appels côté étudiants, mais l’idée de prolonger le mouvement au-delà du 10 septembre circule déjà dans plusieurs assemblées générales. Une mobilisation sous haute surveillance À deux jours de la mobilisation, les contours du 10 septembre restent flous. Les autorités redoutent un effet de surprise imprévisible, caractéristique des mouvements sociaux nés sur les réseaux sociaux. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau se veut rassurant en affirmant ne pas s’attendre à « un mouvement d’ampleur », mais il reconnaît que des « actions spectaculaires » ne sont pas à exclure. Les renseignements territoriaux évoquent de leur côté un climat de « colère et de grogne » qui pourrait se traduire par des initiatives locales imprévisibles. En plein été, le ministère de l’Intérieur a publié discrètement un document intitulé « Schéma national des violences urbaines », qui fixe la doctrine d’intervention des forces de l’ordre lors de mouvements urbains. Ce texte stipule que le statut des journalistes ne s’applique pas dans ce contexte, alors même que ces événements relèvent de l’intérêt général. Il inquiète les journalistes quant à la couverture future d'évènements comme ceux annoncés au mois de septembre. Les syndicats de journalistes ont annoncé un recours devant le Conseil d’État. Déchiffreur