En 2019, à Creil, dans l’Oise, Shaïna Hansye est morte à l’âge de 15 ans dans des circonstances tragiques. Cette adolescente, alors enceinte, avait déjà traversé plusieurs épisodes de violences avant d’être tuée. Son histoire fait écho aux difficultés rencontrées par certaines victimes mineures pour obtenir une protection et une reconnaissance de leur parole. Dès son entrée dans l’adolescence, Shaïna a connu une série d’agressions. À 13 ans, elle a dénoncé un viol collectif survenu dans une clinique désaffectée. L’année suivante, elle a subi de nouveaux coups, cette fois infligés par plusieurs jeunes, dont l’un de ses premiers agresseurs. Ce passage à tabac est intervenu peu après qu’elle a eu le courage de porter plainte. Me Negar Haeri, avocate de la famille, retrace dans La jeune fille et la mort son implication et ses constats ; le livre, publié par Seuil en septembre 2025 (192 pages), est présenté comme le récit d’un combat judiciaire et comme une contribution au débat public sur le traitement des violences sexuelles. Une parole mise en doute à plusieurs reprises Trois procès distincts ont été organisés, parfois bien après le décès de la jeune fille. Dans le premier volet du dossier, les faits initialement qualifiés de viol en réunion ont été requalifiés en agression sexuelle. Les prévenus ont été condamnés avec sursis. Le deuxième procès, relatif aux violences physiques, a abouti à une peine de 20 mois, dont 14 mois ferme. Enfin, en 2023, l’auteur du meurtre a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle, alors que le parquet avait requis 30 ans. Ces jugements ont suscité un profond sentiment d’injustice dans l’entourage de Shaïna. Selon Me Haeri, chaque décision a ajouté un poids supplémentaire à la douleur des proches. L’examen des procédures fait apparaître des remarques problématiques. Lors de sa première plainte, un rapport d’enquête mentionne que la jeune fille « ne manifeste aucune émotion particulière ». Le médecin légiste note qu’elle « se déshabille facilement ». Une magistrate demande aux accusés ce qu’ils savent de la « réputation » de la plaignante. Pour Me Haeri, ces éléments traduisent en réalité une difficulté persistante à reconnaître la parole des victimes, surtout lorsque leur comportement ne correspond pas à des représentations stéréotypées. L’engagement personnel de l’avocate Face à ces constats, l’avocate de la famille explique avoir ressenti une forte responsabilité. Elle raconte avoir été « happée par le chagrin » dès l’ouverture du dossier. Cet attachement l’a poussée à poursuivre avec détermination la défense de Shaïna. Dans son ouvrage La Jeune Fille et la Mort, elle choisit d’écrire directement à l’adolescente, pour lui offrir une forme de présence symbolique malgré son absence. l’avocate de la famille de Shaïna Hansye, Me Negar Haeri , à la sortie du délibéré du jugement en première instance pour le passage à tabac de Shaïna quelques mois avant son assassinat © DECHIFFREUR / DB Au-delà du cas personnel, cette affaire met en lumière plusieurs limites encrées du système judiciaire français face aux violences sexuelles, en particulier lorsque les victimes sont mineures. Requalifications, délais de jugement, manque de coordination entre juridictions et absence de dispositifs de protection efficaces apparaissent dans ce dossier. Pour Me Haeri, l’histoire de Shaïna « condense tout » : la solitude des victimes, la culpabilisation implicite et les insuffisances d’un système qui peine encore à garantir une réponse adaptée.
En 2019, à Creil, dans l’Oise, Shaïna Hansye est morte à l’âge de 15 ans dans des circonstances tragiques. Cette adolescente, alors enceinte, avait déjà traversé plusieurs épisodes de violences avant d’être tuée. Son histoire fait écho aux difficultés rencontrées par certaines victimes mineures pour obtenir une protection et une reconnaissance de leur parole. Dès son entrée dans l’adolescence, Shaïna a connu une série d’agressions. À 13 ans, elle a dénoncé un viol collectif survenu dans une clinique désaffectée. L’année suivante, elle a subi de nouveaux coups, cette fois infligés par plusieurs jeunes, dont l’un de ses premiers agresseurs. Ce passage à tabac est intervenu peu après qu’elle a eu le courage de porter plainte. Me Negar Haeri, avocate de la famille, retrace dans La jeune fille et la mort son implication et ses constats ; le livre, publié par Seuil en septembre 2025 (192 pages), est présenté comme le récit d’un combat judiciaire et comme une contribution au débat public sur le traitement des violences sexuelles. Une parole mise en doute à plusieurs reprises Trois procès distincts ont été organisés, parfois bien après le décès de la jeune fille. Dans le premier volet du dossier, les faits initialement qualifiés de viol en réunion ont été requalifiés en agression sexuelle. Les prévenus ont été condamnés avec sursis. Le deuxième procès, relatif aux violences physiques, a abouti à une peine de 20 mois, dont 14 mois ferme. Enfin, en 2023, l’auteur du meurtre a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle, alors que le parquet avait requis 30 ans. Ces jugements ont suscité un profond sentiment d’injustice dans l’entourage de Shaïna. Selon Me Haeri, chaque décision a ajouté un poids supplémentaire à la douleur des proches. L’examen des procédures fait apparaître des remarques problématiques. Lors de sa première plainte, un rapport d’enquête mentionne que la jeune fille « ne manifeste aucune émotion particulière ». Le médecin légiste note qu’elle « se déshabille facilement ». Une magistrate demande aux accusés ce qu’ils savent de la « réputation » de la plaignante. Pour Me Haeri, ces éléments traduisent en réalité une difficulté persistante à reconnaître la parole des victimes, surtout lorsque leur comportement ne correspond pas à des représentations stéréotypées. L’engagement personnel de l’avocate Face à ces constats, l’avocate de la famille explique avoir ressenti une forte responsabilité. Elle raconte avoir été « happée par le chagrin » dès l’ouverture du dossier. Cet attachement l’a poussée à poursuivre avec détermination la défense de Shaïna. Dans son ouvrage La Jeune Fille et la Mort, elle choisit d’écrire directement à l’adolescente, pour lui offrir une forme de présence symbolique malgré son absence. l’avocate de la famille de Shaïna Hansye, Me Negar Haeri , à la sortie du délibéré du jugement en première instance pour le passage à tabac de Shaïna quelques mois avant son assassinat © DECHIFFREUR / DB Au-delà du cas personnel, cette affaire met en lumière plusieurs limites encrées du système judiciaire français face aux violences sexuelles, en particulier lorsque les victimes sont mineures. Requalifications, délais de jugement, manque de coordination entre juridictions et absence de dispositifs de protection efficaces apparaissent dans ce dossier. Pour Me Haeri, l’histoire de Shaïna « condense tout » : la solitude des victimes, la culpabilisation implicite et les insuffisances d’un système qui peine encore à garantir une réponse adaptée.
En 2019, à Creil, dans l’Oise, Shaïna Hansye est morte à l’âge de 15 ans dans des circonstances tragiques. Cette adolescente, alors enceinte, avait déjà traversé plusieurs épisodes de violences avant d’être tuée. Son histoire fait écho aux difficultés rencontrées par certaines victimes mineures pour obtenir une protection et une reconnaissance de leur parole. Dès son entrée dans l’adolescence, Shaïna a connu une série d’agressions. À 13 ans, elle a dénoncé un viol collectif survenu dans une clinique désaffectée. L’année suivante, elle a subi de nouveaux coups, cette fois infligés par plusieurs jeunes, dont l’un de ses premiers agresseurs. Ce passage à tabac est intervenu peu après qu’elle a eu le courage de porter plainte. Me Negar Haeri, avocate de la famille, retrace dans La jeune fille et la mort son implication et ses constats ; le livre, publié par Seuil en septembre 2025 (192 pages), est présenté comme le récit d’un combat judiciaire et comme une contribution au débat public sur le traitement des violences sexuelles. Une parole mise en doute à plusieurs reprises Trois procès distincts ont été organisés, parfois bien après le décès de la jeune fille. Dans le premier volet du dossier, les faits initialement qualifiés de viol en réunion ont été requalifiés en agression sexuelle. Les prévenus ont été condamnés avec sursis. Le deuxième procès, relatif aux violences physiques, a abouti à une peine de 20 mois, dont 14 mois ferme. Enfin, en 2023, l’auteur du meurtre a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle, alors que le parquet avait requis 30 ans. Ces jugements ont suscité un profond sentiment d’injustice dans l’entourage de Shaïna. Selon Me Haeri, chaque décision a ajouté un poids supplémentaire à la douleur des proches. L’examen des procédures fait apparaître des remarques problématiques. Lors de sa première plainte, un rapport d’enquête mentionne que la jeune fille « ne manifeste aucune émotion particulière ». Le médecin légiste note qu’elle « se déshabille facilement ». Une magistrate demande aux accusés ce qu’ils savent de la « réputation » de la plaignante. Pour Me Haeri, ces éléments traduisent en réalité une difficulté persistante à reconnaître la parole des victimes, surtout lorsque leur comportement ne correspond pas à des représentations stéréotypées. L’engagement personnel de l’avocate Face à ces constats, l’avocate de la famille explique avoir ressenti une forte responsabilité. Elle raconte avoir été « happée par le chagrin » dès l’ouverture du dossier. Cet attachement l’a poussée à poursuivre avec détermination la défense de Shaïna. Dans son ouvrage La Jeune Fille et la Mort, elle choisit d’écrire directement à l’adolescente, pour lui offrir une forme de présence symbolique malgré son absence. l’avocate de la famille de Shaïna Hansye, Me Negar Haeri , à la sortie du délibéré du jugement en première instance pour le passage à tabac de Shaïna quelques mois avant son assassinat © DECHIFFREUR / DB Au-delà du cas personnel, cette affaire met en lumière plusieurs limites encrées du système judiciaire français face aux violences sexuelles, en particulier lorsque les victimes sont mineures. Requalifications, délais de jugement, manque de coordination entre juridictions et absence de dispositifs de protection efficaces apparaissent dans ce dossier. Pour Me Haeri, l’histoire de Shaïna « condense tout » : la solitude des victimes, la culpabilisation implicite et les insuffisances d’un système qui peine encore à garantir une réponse adaptée.